La récente reconnaissance par le président français, Emmanuel Macron, du prétendu d’autonomie marocain pour le Sahara occidental obéit bel et bien à des desseins, souvent inavouées, ô combien éphémères, tant au plan politique que stratégique.
C’est ce qu’affirme, ce mardi, dans l’émission « L’invité de la rédaction » de la chaine 3, de la Radio Algérienne, le spécialiste des questions géopolitiques, sécuritaires et de migrations, Hacene Kacimi, soulignant que de hauts responsables politiques de l’Hexagone « séjournent gracieusement au Maroc » et que cette contrepartie était soigneusement et politiquement monnayée par l’Elysée.
Pour comprendre cette situation scandaleuse, « l’invité de la rédaction » nous renvoie à ce qui s’est passé en France où il y a eu des législatives avec des conséquences sur le paysage politique.
« Le président français n’a pas eu une majorité à l’Assemblée. Celle-ci est partagée entre l’extrême gauche et l’extrême droite. Et pour mettre en place un ensemble de manœuvres, il a été contraint de conclure des alliances secrètes avec l’extrême droite afin qu’il n’y ait pas un président de l’Assemblée du Front populaire », indique M. Kacimi, ajoutant que « ces manœuvres sont, évidemment scandaleuses, puisque le président Macron s’est trouvé coincé entre les exigences de l’extrême droite lui exigeant de reconnaitre la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara Occidental ».
Aux yeux de M. Kacimi « il s’agit là d’un contrat subversif pour la simple raison que l’extrême droite française reçoit beaucoup d’argent de la part du Makhzen, de la drogue, du blanchiment d’argent. Il y a aussi beaucoup de partisans de l’extrême droite qui sont financés par le Makhzen à l’image d’Eric Ciotti et le reste.
Rappelant que « les vacances passés au frais de la princesse au Maroc de l’ex-Premier ministre, Elisabeth Borne », M. Kacimi relève les affinités qui existent entre les politiques français et le Makhzen, précisant que « la justice française risque d’ouvrir à tout moment ces dossiers qui seront ponctués par des scandales retentissants ».
Partant, il dira que « nous sommes dans une dynamique néocoloniale, malheureusement constatée, contre les pays émergeants qui contestent l’ordre établi », soulignant que « le néocolonialisme en 2024 a pris de nouvelles formes », citant un colonialisme qui prend de l’ampleur et qui s’élargit dans l’espace, via des attaques, d’une forte intensité, contre des pays comme l’Algérie qui subit des cabales de tous types, même au niveau du sport à l’exemple de cette cabale de dénigrement, d’une virulence inouïe, infligée à nos candidates aux jeux olympiques.
En ce sens, il explique que « cette compagne organisée par certains cercles informels, condamnables, vise la crédibilité et la sécurité de l’Etat Algérien à travers des tentatives de déstabilisation de ses athlètes à tous les niveaux », faisant que « ces campagnes ont un dénominateur commun, à savoir le même financement douteux et le même chef d’orchestre qui sème le désordre sur des territoires comme le Soudan, la Syrie, le Yémen, le Liban et la Palestine. »
Désordre mondial
Selon M. Kacimi, l’occident n’est plus dans le leadership et la gouvernance du monde, mais dans l’exploitation des populations et de leurs territoires. « Schématiquement, dit-il, le monde se divise en trois entités : les nations nantis qui continue d’exploiter le monde. Dans une position intermédiaire, des nations émergentes comme l’Algérie qui continue de se battre pour se faire une place au soleil. Et il y a les damnés de la terre faits par les Etats faibles où on assiste actuellement à des crises, des conflits et des guerres, subissent les foudres d’un capitalisme néolibéral et subversif.
Et d’assurer que l’objectif de l’impérialisme nouveau est de reconfigurer les frontières du monde, notamment au Moyen Orient et au Proche Orient. Cela traduit, selon lui, une volonté des nantis à réorganiser les zones d’influence parce qu’ils refusent de partager la gouvernance du monde et continuent de gouverner de manière impériale et féodale le monde. « D’où l’on voit des frictions et des affrontements qui font, au bout de la chaine, des guerres », joint-il.
« De ce fait, nous nous éloignons du droit international où les affaires ne se règlent plus à l’amiable et dans le cadre des lois et des organisations internationales, mais plutôt par les rapports de force et la violence dont les dégâts sont très importants au niveau de la sécurité des Etats et au niveau de la stabilité des populations gravement affectées dans leur fonctionnement et menacées dans leur existence », estime l’expert Kacimi
Actuellement, conclut l’orateur, le courant idéologique dominateur sur le plan international c’est l’idéologie sioniste et subversive qui est à l’origine de la déstabilisation du monde et la déstabilisation des relations internationales qui menace la paix mondiale. La politique de prédilection chère à l’entité sioniste et ses alliés.