Le représentant permanent de l’Algérie aux Nations unies, M. Nadir Larbaoui, a réfuté mercredi les allégations fallacieuses du Maroc qu'il a tenu pour responsable de l'obstruction de l'organisation du référendum d'autodétermination au Sahara occidental occupé.
Dans une lettre au président et aux membres du Conseil de sécurité, l’ambassadeur Larbaoui a indiqué que la correspondance du représentant permanent du Maroc à l'ONU, datée du 6 juin, «contient d’une manière inappropriée une référence directe et trompeuse concernant l'Algérie, accompagnée d'allégations fallacieuses et mensongères», dans un «stratagème éculé et du déjà-vu, visant à détourner l'attention des membres du Conseil de sécurité et la communauté internationale de l'occupation illégale du Sahara occidental, par le Maroc, depuis 1975».
Cette lettre n'est finalement qu'« une nouvelle tentative de la puissance occupante au Sahara occidental d'impliquer l'Algérie dans un conflit, opposant les deux parties, le Maroc et le Front Polisario», a ajouté M. Larbaoui, affirmant que cette démarche sera vouée à l'échec puisque «l’Algérie est reconnue, à l’instar de la Mauritanie, par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité en sa qualité d’observateur dans le conflit».
«Ces allégations contre l'Algérie sont totalement infondées et visent à induire en erreur la communauté internationale sur la nature réelle du conflit au Sahara occidental qui est et demeure une question de décolonisation, comme en témoignent les résolutions pertinentes des Nations unies qui garantissent le droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination», a ajouté M. Larbaoui, faisant observer que «le Maroc est le seul responsable de l'obstruction de l'organisation du référendum au Sahara occidental».
Rappelant, dans ce contexte, que «le Sahara occidental est la dernière colonie d’Afrique, inscrite sur la liste des territoires non autonomes depuis 1963 (résolution 1514)», Larbaoui a fait remarquer que «la nature juridique de la question du Sahara occidental a été régulièrement réaffirmée sans équivoque par les résolutions pertinentes de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité, la Cour internationale de justice, ainsi que la Cour de justice de l'Union européenne».
Le représentant permanent de l'Algérie a dénoncé, à cet égard, «l'inertie dans laquelle s'est installée l'action des Nations unies», soulignant que cette attitude «est une source de profonde préoccupation dès lors qu’elle a compromis sérieusement la confiance entre les deux parties, le Maroc et le Polisario, et a exacerbé la tension dans la région».
Droits de l'Homme : le représentant marocain se désavoue
Pour ce qui est du respect des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés, le représentant algérien auprès de l'ONU a souligné que la lettre du représentant marocain est truffée de contrevérités particulièrement en ce qui concerne le cas de la militante sahraouie Sultana Khaya, assignée à résidence, elle et sa famille depuis novembre 2020.
Il a fait observer, à ce sujet, que «le Maroc, tout en utilisant la méthode ratée, propre à un parasite du système onusien et sous le faux titre de partage d'informations sur la militante Sultana Khaya, a eu recours à la méthode dépassée de la diversion visant à éclipser la vérité et à compromettre tout échange significatif possible concernant la situation des droits de l'Homme dans le territoire occupé du Sahara occidental».
Qualifiant cette tentative de désespérée, M. Larbaoui a indiqué que «l'auteur de la lettre s'est finalement tiré une balle dans le pied».
Notant que «la répression et la violation systématique des libertés fondamentales et des droits de l'Homme au Sahara occidental sont une politique et une pratique connue de tous», l'ambassadeur Larbaoui a fait observer que le sort triste réservé par l'occupant marocain à la militante sahraouie est documenté dans des rapports internationaux depuis de nombreuses années.
Il a relevé dans le même registre que les autorités marocaines, qui refusent aux observateurs internationaux d'effectuer des visites dans les territoires sahraouis occupés, «continuent de s'opposer, également, à toute extension du mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum d'autodétermination au Sahara occidental (MINURSO) à la surveillance de la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental, comme c’est le cas pour les autres opérations de paix de l’ONU».