Nommé, au début du mois de novembre en cours, Doyen de la nouvelle Faculté de pharmacie de l’Université-Alger 1, le Pr Réda Djidjik estime, ce dimanche matin, dans l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, que la création de cette Faculté intervient au moment opportun, pour accompagner l’essor de l’Industrie pharmaceutique nationale et répondre à une volonté politique d’assurer la sécurité sanitaire du pays.
« Sur le plan politique, notre pays a installé un nouveau département ministériel dédié à l’industrie pharmaceutique », rappelle le Pr Réda Djidjik, qui qualifie cette mesure « d’excellente chose, pour un secteur aussi stratégique ». La création d’une Faculté de pharmacie est, selon lui, une suite logique de cette volonté politique : « la Faculté de pharmacie vient à point pour être un centre formateur pour tous les métiers de l’industrie pharmaceutique ».
« Cette faculté ne va pas former que des pharmaciens mais elle couvrira tous les métiers du médicament », précise le doyen. « Nous allons écouter les industriels et le ministère de l’Industrie Pharmaceutique pour établir un référentiel des métiers du pharmaceutique et voir quelles sont les priorités et les demandes », détaille le Pr Djidjik. Parmi les exemples de spécialités et de métiers qui seront enseignés dans cette Faculté, il cite « des Licences et des Masters en contrôle qualité ou en biotechnologie pharmaceutique ».
« Il faut faire un partenariat gagnant-gagnant entre la Faculté de pharmacie et l’Industrie pharmaceutique »
Pour assurer ces formations, le doyen de la Faculté de pharmacie préconise l’ouverture vers l’étranger. « Je prône une ouverture à l’international, faire des jumelages avec d’autres Facultés européennes, asiatiques ou autres, si l’on veut arriver à un véritable standard international et faire des échanges entre les différentes compétences étrangères et les étudiants algériens ».
Sur la question des financements nécessaires au développement de ce secteur, pour le Pr Réda Djidjik, « il ne faut pas se limiter au budget de l’Etat ». Selon lui, le tissu industriel pharmaceutique algérien est « une aubaine ». « Il faut faire un partenariat gagnant-gagnant entre la Faculté de pharmacie et l’Industrie pharmaceutique et pourquoi pas, ouvrir de véritables laboratoires universitaires de recherches avec des partenaires nationaux ou étrangers ».
« Le médicament de demain sera un bio-médicament »
Le spécialiste préconise également de relever le défi technologique. « Après le médicament chimique, le monde est passé au médicament biologique, ce sont des innovations thérapeutiques qui nécessitent une maitrise hautement qualifiée de la technologie », prévient le Pr Réda Djidjik qui juge, « primordial d’acquérir cette technologie pour pouvoir fabriquer ces médicaments en algérie et cela passera d’abord par la formation de personnels qualifiés ».
« Sans formation, nous ne pourrons développer ce type de bio-médicaments. C’est l’avenir et il faut que les algériens acquièrent ces compétences », insiste le doyen de la Faculté de pharmacie.