Ahmed Kettab : dix axes primordiaux pour gérer le phénomène de raréfaction de l'eau

16/01/2023 - 11:42

Il est aujourd’hui primordial, pour notre pays, d’adapter sa stratégie de gestion de l’eau à la donne climatique. En plus de la hausse inédite des températures, la diminution des précipitations ces vingt dernières années se situe en effet à près de 30%.

C’est ce qu’a déclaré ce matin le professeur Ahmed Kettab qui s’exprimait au sein de l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne.

Selon l’expert et consultant international en matière de gestion de l’eau, citant les études du GIEC (groupe intergouvernemental sur les changements climatiques), il est prévu pour les années à venir des températures de plus en plus hautes, notamment dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du nord) ainsi qu’au sud de l’Europe, induisant une plus forte évaporation des eaux de surface. « Certaines villes de notre sud ont déjà connu des températures de 50% », rappelle Ahmed Kettab.

Les dix points suggérés par M. Ahmed Kettab pour une nouvelle gestion de l'eau 

Selon l’invité de la Radio, « quelque 20 milliards de dollars ont déjà été dépensés par l’Algérie dans le secteur de l’eau ces vingt dernières années, notamment pour la construction de barrages, dont le nombre s’élève aujourd’hui à 85 (…) Il est prévu, qu’à l’horizon 2025-2030, atteigne les 125 à 130 barrages ».

« Ce que je peux soulever en premier, c’est dans notre situation, il faut privilégier des petits barrages de 100 000 à 150 000 m3, mais des barrages en terre pour une durée de vie de 5 à 6 ans, et tous proches des exploitations agricoles », a-t-il dit.

En second point, il préconise un traitement des eaux usées beaucoup plus conséquent. « Nous utilisons 1 à 2 milliards de m3, dont 80% sont finalement rejetés en eau usée. Celle-ci doit absolument passer par des traitements, primaire, secondaire et même tertiaire pour être réutilisées par l’agriculture et l’industrie et les loisirs ».

Autres axes évoqués, le développement d’une stratégie d’exploitation des eaux souterraines disponibles et l’élaboration d’une réglementation adaptée.   

Pour lui, ce n’est qu’après que vient le dessalement de l’eau de mer « mais pas avec des stations de 300 000 et 500 000 m3 (…) Nous devons aller vers des stations de 100 000 m3 bien maitrisées ». Des projets dans lesquels il faudra impliquer des entreprises nationales « qui soient en mesure de réaliser des stations de 10 000 à 20 000 m3 en moins d’un an ».

« Nous devons aussi fournir un plus grand effort pour la formation et la recherche (…) Développer la coopération internationale ».  

 

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