Le séisme dévastateur qui vient d’ébranler la Turquie et la Syrie soulève à juste titre la question relative à l’adaptabilité réelle de la loi algérienne en vigueur sur la gestion des risques majeurs.
Le risque sismique étant totalement imprévisible, le seul moyen d’en réduire les dégâts demeure son anticipation par l’adoption de bâtisses et ouvrages d’art véritablement antisismiques.
Une façon de faire obligatoirement cadrée par des lois parfaitement adaptées, tel que expliqué ce matin par le professeur Abdelkrim Chelghoum, président du Club algérien des risques majeurs et directeur de recherches à l’USTHB (université des sciences et technologies Houari Boumédiene).
Le professeur, qui s’exprimait ce mardi au sein de l’émission L’invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, précise fait savoir la dernière loi, la 04-20, sur les risques majeurs date déjà de 2004, suite au séisme de Boumerdès en 2003, alors que toute loi doit être revue au moins chaque dix ans.
Bien que jugeant ladite loi d’« excellente », il confirme en outre que certains de ses textes d’application ne sont toujours pas parus, et qu'en l'absence de son actualisation, elle serait déjà obsolète.
M. Chelghoum précise par ailleurs que « le fort séisme survenu en Turquie et en Syrie est qualifié de sévère par les experts avec une magnitude (7,8) jamais égalée auparavant dans la région ». Il ajoute que «la région méditerranéenne est connue pour son intense activité sismique (...) Elle se trouve dans une interaction entre trois plaques tectoniques. Celle qui s’est rompu, la plaque anatolienne, a été poussée par coulissage par les plaques africaine et arabique », a-til dit.
L’invité de la Radio fait remarquer en outre que « les séismes qui se produisent chez nous sont définis comme étant superficiels et donc dévastateurs »., car, dit-il, plus le séisme est profond moins il est dévastateur.