Les explosions nucléaires effectuées par la France coloniale dans le sud algérien "sont un crime prémédité et planifié eu égard aux dommages importants subis aux conséquences dévastatrices à différents niveaux", a souligné, lundi à Reggane (150 km Sud d’Adrar) le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laid Rebiga.
"Les explosions nucléaires françaises menées dans le sud algérien constituent un crime prémédité et planifié au regard de leur puissance aux conséquences destructrices à tous les niveaux et dont l’ampleur de la gravité a dépassé de vastes régions dans le Sud du pays pour toucher d'autres territoires de pays africains voisins et méditerranéennes", a affirmé, M. Rebiga, dans son allocution prononcée à l’occasion de la commémoration du 63ème anniversaire des explosions nucléaires françaises, le 13 février 1960 à Reggane.
Accompagné du secrétaire général de l’organisation nationale des moudjahidine, Ali Boughezala, des membres de la famille révolutionnaire et des autorités locales, le ministre a affirmé que "les pratiques du colonialisme français menées contre le peuple algérien sont loin d'honorer les valeurs humaines, ni dans la lettre ni dans l’esprit", en optant délibérément (colonisateur), a-t-il dit, "pour la déportation, l’exil, le déplacement, le génocide et l’effacement des repères de l’identité nationale".
"Le colonisateur français a usé de tous les moyens juridiques, administratifs et militaires pour conférer une légitimité à son occupation à l’effet d’asservir le peuple algérien, le dépouiller de ses droits et éteindre la flamme de résistance innée de ce vaillant peuple", a soutenu Laid Rebiga.
Et d’ajouter: "Les explosions nucléaires françaises dans le sud algérien et les crimes perpétrés contre le peuple s’imbriquent dans la stratégie coloniale, répertoriées dans son palmarès d’histoire entaché de massacres et crimes menées sans état d'âme pour déshonorer les filles et fils de l’Algérie qui ont affronté, avec véhémence et courage, ces épreuves et pratiques coloniales par les sacrifices et hauts faits pour le recouvrement de la liberté et la souveraineté nationale".
"Préserver les gloires de notre peuple, valoriser son héroïsme et les transmettre aux générations montantes est un +sacré+ devoir pour protéger notre mémoire nationale riche en idéaux, valeurs et enseignements immortels pour le renom et la souveraineté de notre patrie", action, a-t-il dit, que "les hautes instances du pays veillent à protéger notre glorieuse mémoire et consolider les mécanismes de sa protection par les différentes méthodes scientifiques et académiques".
Mettant à profit sa visite dans la région, le ministre a annoncé l’ouverture du "premier musée thématique" en Algérie sur les explosions nucléaires françaises à Reggane qui met en évidence des volets liés à ce carnage colonial que sont les explosions nucléaires et les efforts de l’Etat dans la prise en charge de leurs effets ionisants sur l’homme et l’environnement.
Cette nouvelle structure, a expliqué M. Rebiga, est un espace destiné à l’enregistrement des témoignages des moudjahidate et Moudjahidine, témoins oculaires des explosions nucléaires, afin de les mettre à la disposition des chercheurs et spécialistes, avant de convier, à ce titre, la population locale et celles des régions environnantes d’enrichir les composantes de cet édifice.
Le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit a donné, à cette occasion, le coup d’envoi d’une caravane de solidarité, organisée en coordination avec le ministère de la Poste et des Télécommunications, au travers l’entreprise Algérie-Télécom et le groupe public de transports terrestre des marchandises et de logistique "Logitrans" pour acheminer des équipements paramédicaux au profit des victimes des explosions nucléaires françaises à Reggane.
M. Rebiga a, en outre, rendu une visite aux moudjahidine Laksaci Hadj Abdessalem et El-Feyez Abdallah, dans les communes de Reggane et Anzedjmir, avant de donner le coup d’envoi d’une opération d’alimentation en gaz naturel des Ksour de "Timadnine" (commune de Reggane) et Zaouiyet Lehchef (commune de Sali).
Le ministre devra assister, au terme de cette visite, à une conférence sur les crimes des explosions nucléaires françaises dans la région organisée à l’université Ahmed Draiya d’Adrar.
APS