Les combats entre l'armée régulière soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) sont entrés samedi dans leur troisième semaine, malgré une prolongation du cessez-le-feu pour trois jours dans le pays, rapportent des médias.
"On s'est réveillés une fois de plus au bruit des avions de chasse et des armes antiaériennes dans tout notre quartier", a indiqué à la presse un habitant dans le sud de Khartoum.
Un autre témoin raconte que les combats se poursuivent depuis l'aube, en particulier autour du siège de la chaîne de télévision publique dans la ville jumelle d'Omdurman.
Le Soudan est plongé dans le chaos depuis le déclenchement le 15 avril de combats entre le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhane, et Mohamed Hamdane Dagalo, à la tête des FSR.
Malgré une prolongation du cessez-le-feu pour trois jours en vigueur au Soudan, les violences n'ont pas cessé dans la capitale et d'autres régions, chaque camp accusant l'autre de ces violations.
Sur le front diplomatique, plusieurs Etats tentent de trouver une issue au conflit, en vain.
Les combats depuis le 15 avril ont fait plus de 500 morts et 4.000 blessés, selon des statistiques officielles.
Quelque 75.000 personnes ont été déplacées en raison des combats, particulièrement violents dans la région instable du Darfour, selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires.
Des dizaines de milliers de Soudanais ont fui vers les Etats voisins incluant l'Egypte, l'Ethiopie, le Tchad et le Soudan du Sud, tandis que des pays étrangers procèdent à des évacuations massives de leurs ressortissants.
Le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) estime que des millions de personnes supplémentaires pourraient être confrontées à la faim dans l'un des pays les plus pauvres au monde, où un tiers des 45 millions d'habitants avaient déjà besoin d'aide alimentaire avant cette guerre.