Nadia Bouabdallah : « l’Algérie ambitionne d’occuper la place de leader dans le domaine des essais cliniques »

22/12/2021 - 11:04

« Les essais cliniques constituent un avantage indéniable pour le patient, en termes d’accès à l’innovation, et pour l’investigateur au savoir et la reconnaissance internationale.  C’est aussi un avantage économique énorme », déclare Nadia Bouabdallah, directrice de la production, du développement industriel, de la promotion de l’exportation et de la recherche, au ministère de l’Industrie pharmaceutique.

Reçue, ce mercredi matin, à l’émission l’Invité de le Rédaction de la chaîne 3 de la Radio algérienne, Mme Bouabdallah explique que l’Algérie ambitionne d’occuper la place du leader dans le domaine des essais cliniques : « En l'absence des textes de lois, depuis 2017 il n’y a quasiment pas d’essais cliniques. Nous représentons 0,02% des essais cliniques réalisés dans le monde », indique-t-elle tout en précisant que même au niveau africain, nous sommes mal classés. 

Avec les autorisations que la nouvelle ordonnance présidentielle accorde au ministère de l’Industrie pharmaceutique, les choses commencent à évoluer quant aux projets des essais cliniques. Mais pour réaliser l'objectif économique escompté, celui d'atteindre la place du leader dans ce domaine, le recours aux partenariats avec les grandes firmes internationales est nécessaire. Selon Nadia Bouadallah, « Il faut pousser les grandes firmes internationales à localiser en Algérie, créer l’attractivité nécessaire pour les inciter à se mettre en partenariat avec les opérateurs locaux. »

La directrice de la production, du développement industriel, de la promotion de l’exportation et de la recherche rappelle encore que ces partenariats se font avec une sélection de façon à orienter le marché vers ce qui n’est pas encore fait localement.

« L’intérêt du patient prime sur l’intérêt de la science et du promoteur »

Même si les essais cliniques constituent une richesse économique importante, ils doivent aussi être cadrés par des règlements qui privilégient le patient. « C’est un domaine qui touche à l’Homme, c’est pour cela qu’il est particulièrement cadré. Ce sont des standards internationaux existant à travers le monde qui gèrent ce type de recherches », souligne Mme Bouabdallah ajoutant : « L’intérêt du patient prime sur celui de la science et du promoteur. »

D'après elle, en cas d’incident particuliers, plusieurs démarches sont engagées en faveur du patient : « Il y a une remontée d’informations au niveau des comité d’éthique, du centre national de pharmaco-vigilance. Il y a aussi des assurances qui sont prêtes à la fois pour le patient et pour l’investigateur. »  

On espère bien augmenter le chiffre d’exportations

D’autre part, l’invité estime que l'industrie pharmaceutique algérienne est en pole position pour exporter ses produits, notamment vers le marché africain « On espère bien augmenter les chiffre d’exportations et Saidal va s’inscrire dans ce cadre là avec le vaccin coronaVac », dit-elle.

Mme Bouabdallah indique que le vaccin CoronaVac sera commercialisé dans quelques semaines. « Lorsqu’un vaccin fait l’objet d’une commercialisation à l’internationale, évidement le site qui le fabrique doit être absolument  qualifié aux normes et aux standards de l’OMS. C’est une garantie et un label de qualité pour nous. D’ailleurs, c’est une opération qui est engagée actuellement », explique t-elle.

L‘intervenante  ajoute que c’est au moment où il y a des opérations d’exportation qu’il faut passer par les qualifications de l’OMS. «  Lorsque vous avez un transfert de technologie c’est le laboratoire qui a fourni la théologie qui se porte garant du transfert. Donc de la qualité du produit qui a été transféré », conclut-elle.

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