Lors de l'émission, Grand angle, diffusée ce mercredi sur la chaine Ifrikya FM, le docteur Ahmed Bensaada a confirmé qu’en dépit du démenti de l’Etat Major français d’une demande d’autorisation adressée à Alger pour permettre le survol de l’espace aérien algérien à des avions militaires français, cette demande a bel et bien été adressée aux autorités algériennes en vue d’une intervention militaire contre le Niger. Information livrée, rappelons-le, par la Radio Algérienne.
En plus de cette confirmation, l'écrivain, chercheur, analyste et expert en questions géopolitiques, précise que cela devait concerner exactement quatre avions militaires et un avion ravitailleur, d’où l’intention qu’il était bien question d’une attaque militaire contre ce pays voisin. Un pays qui partage près de 1 000 kilomètres de frontières avec l’Algérie. L’auteur de « Arabesque américaines, le rôle des Etats Unis dans les révoltes de la rue arabe », rappelle que le Niger, qui a pris son indépendance du colonialisme français en 1960, compte aujourd’hui encore parmi les pays les plus pauvres au monde en dépit de l'immenses richesse de son sous-sol.
En chiffres, le Niger « fournit 30% de son uranium pour faire tourner les centrales nucléaires françaises qui produisent 60% à 70% de l’énergie électrique en France, alors que l’électrification au Niger ne dépasse pas les 17% », a-t-il argumenté avant de s’étonner que ce même Niger reste classé, en terme d’indice de développement humain, parmi les derniers pays au monde, il est devancé juste par le Tchad et le Sud-Soudan.
M. Bensaada ne manque pas d’alerter, encore une fois, qu’en « détruisant ce pays, non seulement on va encore l’enfoncer dans la pauvreté, avec son lot de réfugiés, mais aussi faire le jeu des terroristes » qui y sévissent avec notamment l'Aqmi dans le Nord et Boko haram dans le sud de ce pays.
De son côté, le journaliste Zine CHeraoui d’El Watan, spécialiste des questions internationales, a expliqué que la région du Sahel s’apparente à un « arc de crise », une zone assise sur une poudrière allant de la Somalie jusqu’au Sénégal en passant par le Soudan, le Tchad, le Mali, le Niger, etc. Tous ces pays vivent des crises multiformes et une intervention militaire pourrait être l’étincelle qui fera exploser la toute la région.