Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi dans plusieurs villes de France, dénonçant les violences policières et la chasse aux faciès.
Quelque 31.300 personnes ont manifesté dans l'ensemble du pays (dont 9.000 à Paris), selon le ministère de l'Intérieur, et environ 80.000 (dont 15.000 à Paris), selon le syndicat CGT et le parti de gauche radicale LFI.
Une centaine d'organisations syndicales, politiques et autres collectifs de quartiers populaires avaient appelé à cette manifestation, qui a aussi reçu le soutien de 150 personnalités du cinéma, dont la réalisatrice Palme d'Or 2023 du festival de Cannes Justine Triet.
A Paris, la foule a scandé «Police partout, justice nulle part», «pas de justice, pas de paix» ou encore «justice pour Nahel», un adolescent tué le 27 juin près de Paris lors d'un contrôle routier. Sa mort avait déclenché une vague d'émeutes dans le pays.
«La loi tue», dénonçait aussi une pancarte, avec une statue figurant la justice aux yeux barrés de rouge, critiquant un article du code de sécurité intérieure qui élargit la possibilité pour les forces de l'ordre de faire feu en cas de refus d'obtempérer.
En juillet, le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale (Cerd) avait dénoncé la pratique «persistante» en France «du profilage racial combinée à l'usage excessif de la force dans l'application de la loi, en particulier par la police, contre les membres de groupes minoritaires, notamment les personnes d'origine africaine et arabe».