Le Pr Belhadj appelle à élaborer une stratégie de lutte contre la hausse des décès par overdose de drogues

Profeseur Rachid Belhadj.12.09.2022
01/10/2023 - 10:31

Le nombre de décès dus à la consommation de drogues et de produits stupéfiants augmente et inquiète les professionnels de la santé. Le Pr Rachid Belhadj, président de l’académie algérienne de développement des sciences médicolégales tire la sonnette d’alarme, ce dimanche matin, sur les ondes de la Radio Algérienne.

« En tant que médecins légistes, cela fait presque une année et demi que nous alertons la tutelle et les pouvoirs publics sur ce phénomène inquiétant des décès des suites de consommation de drogues », annonce le Pr Belhadj, dans l’émission l’Invité de la rédaction de la Chaine3 de la Radio Algérienne.  

« Ce qui nous fait mal c’est que, dans la plupart des cas, ce sont des sujets très jeunes, qui ont entre 20, 22 ans, qui décèdent », regrette le Pr Belhadj, qui souligne que ce fléau touche toutes les franges de la société algérienne. « Étudiants, chômeurs ou jeunes travailleurs… Ce ne sont pas uniquement des sujets issus de milieux défavorisés », témoigne le légiste.

Du hachich au saroukh… Le danger est exponentiel

« En tant que médecin et père de famille, il est de mon devoir d’attirer l’attention des pouvoirs publics afin de dégager une stratégie de lutte contre ce phénomène », affirme le spécialiste de la santé,  qui s’inquiète car l’usage de drogue a changé en Algérie.

« Avant, on recevait des patients pour usage de cannabis ou hachich, maintenant ce sont les drogues dures comme la cocaïne, l’héroïne et d’autres substances qui sont des mélanges de plusieurs produits, ou encore la prégabaline baptisée saroukh », relate le Pr Belhadj, avant d’ajouter : « la consommation de ces substances tue ».

« Pour le cannabis, nous sommes passés de 3197 affaires traitées par la justice en 2015 à 38280 en 2022, et pour les psychotropes, de 16100 affaires en 2015 on atteint en 2022 les 376 mille affaires. »   Le spécialiste s’inquiète de l’ampleur du phénomène, d’autant que, rappelle-t-il, « à nos frontières ouest se trouve un narco-Etat, premier producteur mondial de cannabis qui essaye d’inonder le marché algérien avec ces produits stupéfiants ».

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