Le membre du Secrétariat national du front Polisario chargé de l'Europe et de l'Union européenne, Oubbi Bouchraya El Bachir a affirmé que la réussite de la mission de l'envoyé personnel du SG onusien pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, était tributaire de l'adoption d'une approche pacifique pour le règlement du conflit, conformément au plan de paix ONU-OUA, fustigeant l'incapacité du Conseil de sécurité d'appliquer cet accord.
Invité de l'émission débat "Face à Face" de la chaîne France 24, l'ambassadeur sahraoui a déclaré que "la réussite de la visite de Staffan de Mistura dépend d'une seule et unique chose, à savoir l'adoption d'une approche pacifique pour le règlement du conflit en tant que base de sa médiation, une approche fondamentale basée sur la légalité internationale pour encadrer le conflit au Sahara occidental".
"La principale solution existante est le plan de paix ONU-OUA et les accords de Houston conclus entre les parties, lesquels requièrent seulement leur application", a-t-il insisté.
Il a estimé que "le problème qui se pose dans l'application du plan de règlement ONU-OUA au Sahara occidental n'est nullement lié à l'émissaire onusien, mais plutôt à l'incapacité du Conseil de sécurité d'appliquer les accords signés entre les parties, le Polisario et le Maroc, en 1991 et 1997 à Houston".
M. Oubbi Bouchraya a déploré la dernière décision (2602) du Conseil de sécurité, laquelle "démontre l'absence d'une volonté manifeste et expresse chez le Conseil pour le règlement de la question, celui-ci préférant se dissimuler derrière l'envoyé personnel du SG onusien".
Le diplomate sahraoui a relevé que le maintien de la nouvelle situation au Sahara occidental depuis le 13 novembre 2020, date du cessez-le-feu et du retour de la guerre, "est inacceptable désormais, étant donné que la région vit une escalade sans précédent, en raison de de l'arrogance de l'occupant marocain qui fait fi à la légalité internationale".
"L'obstination de l'occupant marocain et son mépris vis-à-vis de la légalité internationale l'ont isolé tant au niveau continental, après la décision du Conseil de paix et de sécurité africain en mars 2021 que le Maroc a rejetée, qu'au niveau régional, après la décision de la Cour de justice européenne, le 29 septembre 2021 ainsi qu'au niveau de l'ONU où on s'accorde à dire que Rabat a bel et bien conduit la région à la dérive".
M. Staffan de Mistura, qui entame sa première visite dans la région, est arrivé mercredi à Rabat pour discuter des voies et moyens de relancer le processus de règlement du conflit au Sahara occidental avant de rencontrer des responsables sahraouis dans les camps des réfugiés sahraouis.
Il se rendra également les 18 et 19 janvier en Algérie et en Mauritanie en tant que pays voisins et observateurs, conformément au plan de règlement ONU-OUA et aux décisions y afférentes du Conseil de sécurité.