L’Institut Pasteur déclare 50% de variant Omicron sur l’ensemble des séquençages menés ces derniers jours. Pour le Pr Réda Djidjik, Chef de service du Laboratoire d’Immunologie Médicale et Doyen de la Faculté de Pharmacie, « le variant Omicron est tellement contagieux qu’il va rentrer en compétition avec le variant Delta et prendra sa place petit à petit ». « Il est fort probable que nous atteignons les 100% de Omicron dans les jours ou semaines à venir, comme c’est le cas en Europe », annonce le spécialiste, ce mardi matin, dans l’Invité de la Rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.
« Au début de cette 4e vague, c’était le variant Delta qui était prédominant, ce qui a provoqué la saturation de certains services de réanimation ou conventionnels. Ensuite, il y eu l’arrivée du variant Omicron en Algérie et nous commençons à aborder un glissement d’un variant vers un autre, au début de ce mois de janvier », relate le Pr Djidjik. « Malheureusement, au niveau des hôpitaux nous sommes toujours saturés et les services de réanimation sont déjà pleins », constate le spécialiste, qui relève que « le ministère de la Santé, compte actuellement environs 4200 patients hospitalisés à l’échelle nationale ».
Avec l’arrivée du Omicron, le Pr Djidjik prévoit « une explosion des cas, par milliers probablement.» Mais le spécialiste rassure : « heureusement que ce nouveau variant n’est pas comparable à la forme clinique observée avec le Delta, cela veut dire que nous aurons probablement moins de cas graves avec le Omicron ». Le Pr Djidjik tranquillise également sur la capacité de prise en charge des personnes contaminées. « Le système de santé algérien a tiré les enseignements de la précédente vague. Nous avons pris nos dispositions cette fois-ci et l’oxygène est disponible en grande quantité ».
Omicron : moins dangereux mais plus difficile à détecter
Toujours rassurant, le Pr Djidjik s’attend à une vague moins violente que la précédente. « Malgré sa contagiosité supérieure, nous constatons que le variant Omicron est moins virulent que le Delta, nous avons moins de patients oxygéno-dépendants et moins de détresse respiratoire », ce qui présage, selon lui, « de moins d’hospitalisation et de moins de décès ».
Autre constat du spécialiste : le variant Omicron est plus difficile à détecter que le Delta par des tests antigéniques. « Certaines équipes médicales, notamment japonaises, ont démontré que le test antigénique n’est positif qu’à compter du deuxième jour, voire même, du quatrième jour après l’apparition des symptômes ». Le Pr Djidjik recommande, en cas d’apparition des symptômes et d’un test négatif, de refaire son test antigénique au 2e jour et au 4e jour, pour vérifier si c’est un Covid.
Pr Djidjik : le vaccin a prouvé son efficacité contre les formes graves
Dans le monde, le spécialiste relève que le nombre de cas a été multiplié par dix. « Nous sommes passé d’environs 200 mille cas par jour durant les précédentes vagues à 2 millions de cas par jour actuellement à l’échelle planétaire.»
Le Doyen de la Faculté de Pharmacie appelle encore la population à se faire vacciner. « Même s’il ne protège pas à 100%, le vaccin a prouvé son efficacité contre les formes graves. Il évite l’hospitalisation et réduit la mortalité », rappelle encore le Pr Djidjik qui insiste sur la nécessité de faire sa troisième dose pour se protéger contre le variant Omicron.
Pour beaucoup de spécialistes à travers le monde, le variant Omicron précipitera la fin de la pandémie avec l’arrivée de l’immunité collective. Un avis que partage le Pr Djidjik.
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