A la veille du le 7e Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), prévu à Alger du 29 févier au 2 mars, le professeur Momar Samb, ingénieur en géologie et enseignant à l’Université de Dakar, au Sénégal, a considéré que « ce rendez-vous est une excellente initiative pour regrouper les pays producteurs de gaz, notamment les pays africain, d’autant que l’Algérie possède une grande expérience dans ce domaine à travers ses champs gaziers et ses raffineries. Du coup, l’Algérie a beaucoup d’avance sur le continent africain ».
Dans une interview accordée à la chaîne 2 de la Radio Algérienne, cet ancien étudiant de l’Institut des hydrocarbures et de la Chimie de la wilaya de Boumerdes (1974-1979), a indiqué que « ce sommet permettra à l’Algérie d’affirmer son leadership dans la coopération Sud-Sud, parce que beaucoup de pays africain producteurs de gaz sont avec les Européens et les nouveaux gisements découverts du côté de l’Océan atlantique sont tous des gisements offshore et aucun pays africain n’a l’expérience dans ce sens. »
Membre association des enseignants étudiants sénégalais en Algérie, Momar Samb estime que « l’Algérie recèle d’énormes capacités pour manager l’entreprise gazière. En plus du Groupe Sonatrach, l’Algérie a formé beaucoup de cadres pour mettre en valeur les ressources humaines et matérielles. Raison pour laquelle, l’Algérie va affirmer son leadership durant ce sommet».
A la question de savoir si le holding Petrosen doit s’inspirer de l’expérience algérienne pour l’exportation de son gaz, Momar Samb que « cela relève d’un aspect politique. Le Sénégal qui ne possède ni les compétences financières, ni managériales et techniques pour gérer aux mieux le secteur du gaz, sachant que tous ses gisements ont été découverts par les Américains et les Britanniques, n’a pas réagi agilement pour savoir qu’il existe des pays africains, comme l’Algérie, pour bâtir une coopération. Du coup, c’est BP qui est désigné dans pratiquement tous les segments, y compris dans le commerce ».
Pour Momar Samb, le Sénégal pouvait bien bâtir cette coopération avec l’Algérie pour gagner en expérience au lieu de se retrouver avec BP comme opérateur qui, ensuite à laissé tomber les choses. « Le Sénégal doit essayer de trouver un autre opérateur et ce sommet est l’occasion pour une coopération Sud-Sud et voir les opportunités de partenariat avec Sonatrach qui, à son tour, pourrait exprimer son intérêt pour reprendre les projets abandonnés par BP ».
Abordant le gisement de Bled El Hadba (Tébessa) et la mine de Gara Djebilet (Tindouf), Momar Samb a estimé qu’avec la réalisation de lignes ferroviaires, ces projets vont contribuer au développement des régions du Sud-est, d’autant qu’il s’agit de projets structurants.
Du reste, Momar Samb qui a longuement évoqué sa carrière de formateurs de cadres au Sénégal, dont le président de la République sénégalaise, le ministre du pétrole et des cadres dirigeants du secteur des mines et bien d’autres ressources naturelles, a rendu un vibrant hommage à l’Algérie, « un pays, dit-il, accueillant et formateur par excellence. L’Algérie m’a tout donné et j’en suis reconnaissant. Je pense qu’aujourd’hui, le Sénégal doit bâtir un partenariat avec l’Algérie et notre pays a tout intérêt à le faire».
Farid Belgacem