Les compagnies pétrolières espagnoles continuent à alimenter l'occupation du Sahara occidental, a déploré ce mardi l'Observatoire international Western Sahara Resource Watch (WSRW), pointant du doigt les entités ibériques «Cepsa» et «Repsol».
Selon cet observatoire chargé du suivi de l'exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental occupé, ces deux compagnies sont les fournisseurs d'au moins 84% de tous les produits pétroliers arrivés, par bateau, au Sahara Occidental occupé au cours de l'année 2023.
WSRW estime que Repsol est la source de 55,7 % du volume total des produits pétroliers arrivés sur ce territoire, exporté depuis ses raffineries du port de Cartagena Escombreras, et Cepsa de 28,7% du total, exporté depuis les ports de Carteya Guadarranque, Huelva et Tenerife.
«Ces produits pétroliers sont indispensables au Maroc pour maintenir son occupation du territoire», a expliqué l'Observatoire.
Les produits pétroliers arrivant au Sahara Occidental, a-t-il poursuivi, «servent principalement à alimenter les véhicules, moteurs et navires qui participent au pillage illégal du territoire, où sont utilisés à des fins militaires par l'armée marocaine».
Western Sahara Resource Watch (WSRW) a comptabilisé 114 cargaisons expédiées dans les territoires occupés l'année dernière.
«La quasi-totalité du pétrole provenait d'Espagne, le reste provenant des ports du Maroc (9,35% du total) ainsi qu'une seule cargaison (environ 2%) de Bulgarie», a-t-il précisé, estimant le volume à «un demi-million de tonnes», presque identique à celui des années précédentes.
L'Observatoire s’est basé, pour son calcul, sur les itinéraires de voyage de 23 navires différents qui sont très susceptibles d'avoir transporté de telles marchandises sur le territoire au cours de l'année 2023.
«Les navires se sont arrêtés au total 83 fois à Laâyoune et 74 fois dans le port ou dans la rade de Dakhla. Certains des trajets d'importation comprenaient des escales dans les deux ports», a-t-il ajouté.
L'analyse de WSRW montre, en outre, que la société française «Sogestran», qui contrôle le pétrolier «Mayoury» est, de loin, la compagnie maritime la plus impliquée dans l'exportation des produits pétroliers vers le Sahara occidental occupé. En 2023, l'entreprise représentait 21,6 % de tout le pétrole transporté sur le territoire.
Et pour la première fois depuis 2010, pas un seul navire suédo-norvégien n'a participé au transport des produits pétroliers vers le Sahara occidental occupé.
«La participation suédo-norvégienne était autrefois assez importante et a fait l'objet du rapport de WSRW +Le carburant de l'occupation+ en 2014», a-t-il affirmé.
Les 23 pétroliers impliqués dans les transports des produits pétroliers au Sahara occidental occupé battent pavillon de Malte (7), Maroc (4), Iles Marshall (3), Italie (3), Chypre (2), Danemark (1), France (1), Panama (1) et Turquie (1).