Lamine Derradji, pdg de l’Algérienne des viandes : «notre objectif c’est d’ouvrir 150 points de vente» à travers le pays

14/02/2022 - 10:58

En prévision du mois de Ramadan, connu pour enregistrer des pics de consommation et des flambées des prix, le Gouvernement entend faire baisser les prix des viandes rouge sur le marché. Ainsi, l’Algérienne des viandes rouges (ALVIAR), filiale du Groupe public agro-logistique (AGROLOG), compte renforcer son réseau commercial à travers le pays. « Notre objectif c’est d’ouvrir 150 points de vente dans plusieurs wilayas », annonce son Président directeur général, Lamine Derradji, ce lundi matin, dans l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.

Si les prix flambent, c’est principalement en raison de « la sécheresse enregistrée, qui a fortement réduit les espaces de pâturages et les zones de parcours », explique Lamine Derradji. Le manque d’aliment menace le cheptel, alertent les éleveurs. Pour y remédier, le Gouvernement a décidé d’augmenter la ration d’aliment subventionné de 300g à 600g par brebis pour les deux mois à venir.

Pour lutter contre la spéculation, l’Algérienne des viandes propose aux éleveurs des conventions triangulaires avec l’OAIC, ce qui permet de leur assurer un approvisionnement en orge subventionné. En contre partie, les éleveurs destinent la totalité de leur production à l’ALVIAR, qui s’assure, à travers son réseau commercial, que la viande soit vendue au consommateur final à un prix plus accessible, conformes à la subvention accordée par l’Etat.

Lamine Derradji : « déjà 200 éleveurs conventionnés avec ALVIAR »

« L’aliment composé d’orge subventionné proposé par l’OAIC est cédé aux éleveurs à 2600 Da le quintal, contre 5000 à 6000 DA le quintal sur le marché informel l’hiver », rappelle Lamine Derradji, qui annonce que « ce nouveau dispositif de convention triangulaire a déjà attiré quelques 200 éleveurs adhérents, ce qui représente un cheptel de plus de 20 mille têtes ».

Selon Lamine Derradji, « le marché est perturbé par les éleveurs saisonniers, qui ne disposent pas d’un cheptel permanent. Ils achètent des têtes à l’approche des périodes de forte demande, telles que Ramadan et l’Aid ».

Le ministère de l’Agriculture interdit l’abatage des femelles

Cette convention triangulaire entre l’Algérienne des viandes, la fédération des éleveurs et l’OAIC permet également un meilleur recensement des éleveurs et participe à la lutte contre le secteur informel dans la filière et la flambée des prix des viandes.

Le ministère de l’Agriculture œuvre, de plus, à la protection du cheptel et des races endémiques de l’Algérie. Ainsi, le département a décidé d’interdire l’abatage des femelles. Lamine Derradji décrit une situation critique pour les races algériennes à forte valeur. « Ras el Hamra est menacée de disparition, il ne reste que quelques milliers de têtes, et Ouled Djellal est également menacée par l’abatage précoce des brebis ». Un phénomène qu’il qualifie de « massacre du capital reproducteur ». Si ce massacre se poursuit, « l’Algérie sera obligée d’importer des ovins », prévient le responsable.

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