La 16ème édition du Salon international de la pharmacie en Algérie (SIPHAL 2022) s'est ouverte mardi au Palais des expositions d'Alger, avec la participation de près de 150 exposants nationaux et internationaux.
Lors de la cérémonie d'ouverture, le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed, a souligné l'importance de cet évènement, devenu un « rendez-vous annuel incontournable pour les différents intervenants du secteur ».
Selon le ministre, cette manifestation permet de mettre en relief les synergies entre les acteurs de l'industrie pharmaceutique, visant à promouvoir ce secteur dans ses différents pôles, conformément aux orientations du président de la République qui avait souligné que 2022 sera l'année de la relance économique.
Lotfi Benbahmed : 2022 sera l’année de l’oncologie
Depuis sa création, le ministère de l’Industrie pharmaceutique se lance dans différents défis pour essayer de booster le produit local, mettre fin à l’importation et faire recours, si besoin, au partenariat. Objectif de cette année, combler le vide de la pharmacie hospitalière en matière de médicament contre le cancer.
« L’année de 2022 sera celle de l’oncologie », affirme le ministre de l’Industrie pharmaceutique Lotfi Benbahmed, à l’occasion de l’ouverture de la 16e édition du Salon international de la pharmacie en Algérie. Il précise que d’ici la fin de l’année 2022, les problématiques liées à la pharmacie hospitalière en termes de disponibilité, seront totalement résolues. « Il faut que nos concitoyens sachent que la meilleure façon d’assurer la disponibilité des produits est d’être autonome et indépendant », explique-t-il.
L’Algérie projette d’organiser un salon pharmaceutique à Dakar
D’après le premier responsable du secteur de la pharmacie, « l’Algérie projette d’organiser un salon pharmaceutique à Dakar, où l’ensemble des laboratoires algériens iront présenter leurs produits et inviteront des centrales d’achat de toute l’Afrique de l’Ouest. »
Autres réalisations de l’Algérie dans le même secteur : la sortie des pénuries qu’a imposées la crise sanitaire de Covid-19, en ayant satisfait les citoyens en termes de disponibilités des masques, des gels désinfectants, mais aussi le vaccin anti-covid, rappelle le ministre qui ajoute : « L’Algérie fait partie des rares pays dans le monde à produire le vaccin anti-covid [NDLR : CoronaVac], ceci devrait pousser l’ensemble des laboratoires à continuer à investir et aller vers l’exportation. »
Plus de 1330 médicaments locaux traités contre 337 médicaments importés en 2021
Le ministre de l'Industrie pharmaceutique a déclaré que le Comité intersectoriel des médicaments a traité 1333 médicaments locaux contre 337 médicaments importés en 2021. Pour garantir la disponibilité des médicaments, renforcer l'autosuffisance en produits pharmaceutiques et atteindre une couverture de 70% des besoins nationaux en produits locaux, « les investisseurs dans le secteur de l'industrie pharmaceutique sont orientés vers les produits à valeur ajoutée », a précisé le ministre.
Les services du ministère veillent à lutter contre les pratiques illégales, dont le monopole, la spéculation et la vente concomitante, a-t-il ajouté, rappelant la réquisition des entreprises pharmaceutiques de production, d'importation et de vente en gros, appelées à soumettre au ministère de l'Industrie pharmaceutique les programmes prévisionnels de production et de distribution du médicament et de réception des médicaments importés. Ces entreprises pharmaceutiques sont également tenues de déclarer hebdomadairement le niveau des stocks et les quantités réparties aux entreprises pharmaceutiques de distribution en gros et aux pharmacies, a-t-il ajouté.
Des mesures pour garantir la disponibilité constante des produits pharmaceutiques
Il a fait savoir également que son département traite les plaintes et les signalements de pharmaciens victimes de pratiques commerciales illégales, par courrier électronique. Le ministère a mis en place plusieurs mesures pour garantir la disponibilité constante des produits pharmaceutiques, notamment les médicaments de base, et ce à travers la création d'un Observatoire national de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques qui regroupe tous les acteurs du secteur pharmaceutique.
Et de rappeler la mise en place d'un système de veille stratégique pour éviter la rupture de stocks, et ce, grâce à des données scientifiques et une plateforme numérique au niveau du secteur pour contrôler le programme de production et de livraison permettant ainsi d'effectuer une action proactive, a-t-il rappelé.
Dans ce sillage, M. Benbahmed a évoqué les cadres règlementaires régissant l'importation des produits pharmaceutiques et les équipements médicaux mis en place en vue d'en réduire la facture la limitant seulement aux médicaments nécessaires non produits localement ou dont la production ne couvre pas la demande nationale.
Et pour assurer la disponibilité des produits pharmaceutiques à tous les citoyens, le ministre a rappelé la mise en œuvre de nouvelles mesures pour définir les prix en accordant la priorité à l'inscription des médicaments génériques et les produits biosimilaires pour mettre fin au monopole et être au diapason de la numérisation des programmes d'importation des matières premières dans l'objectif de créer une base de données permettant d'évaluer la valeur ajoutée et démasquer la surfacturation.
L'industrie pharmaceutique locale a été relancée grâce à des compétences algériennes
Le secteur s'attèle à faire l'équilibre entre la réduction de la facture d'importation et la satisfaction de la demande locale sans léser le patient, a-t-il relevé, faisant savoir que son département a mobilisé un nouvel arsenal juridique et règlementaire régissant le circuit du médicament, notamment ce qui concerne les firmes pharmaceutiques.
L'industrie pharmaceutique locale a été relancée grâce à des compétences algériennes, a-t-il mis en avant, ajoutant que la capacité de production nationale a triplé en terme de fabrication des masques, Enoxaparine, Paracétamol, vitamine D, des antibiotiques, des tests antigéniques et d'oxygène, outre de la production du vaccin anti-covid (Coronavac) en Algérie dans les délais impartis.
Pour M. Benbahmed, il s'agit du meilleur moyen pour assurer la souveraineté sanitaire et pharmaceutique de l'Algérie. Concernant la 16e édition du SIPHAL, le ministre a convié les participants des différentes entreprises et laboratoires à redoubler d'efforts pour réaliser l'autosuffisance afin de pouvoir s'orienter à l'exportation.
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