Pied diabétique : taux d'amputation élevé à cause de la consultation tardive    

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17/11/2024 - 16:31

Le taux de complication et d'amputation chez les malades atteints du pied diabétique demeure élevé à cause de la consultation tardive, ont averti des spécialistes rencontrés en marge de la campagne de sensibilisation et de dépistage du diabète, qui se poursuit jusqu'à la fin novembre en cours à Oran.

Pr Samir Merad, chef d'unité d'endocrinologie au niveau du service diabétologie-endocrinologie du CHU d'Oran, a fait savoir que la clinique Laribère, qui relève du CHUO, a pris en charge pas moins de 1.000 cas de pieds diabétiques depuis début 2024, avec un taux «assez élevé d'amputations».

«Jusqu'à 40% des cas évoluent vers l'amputation à cause de la consultation tardive en majorité», a-t-il déploré, soulignant qu'il y a plusieurs degrés d'amputation, allant d'une partie de l'orteil à l'intégralité du pied.

Le pied diabétique demeure un «gros problème» à Oran. Il n'y a que le service de médecine interne du CHU d'Oran et la clinique Laribère qui le prennent en charge, selon le spécialiste.

Pour sa part, Dr Belmahi Naima, de la Maison du diabétique de l'Etablissement public hospitalier (EPH) de Front de mer à Oran, a souligné que la sensibilisation sur les complications liées au diabète constitue une priorité parmi les missions de cette maison.

«A la Maison du diabétique, nous essayons d'inculquer une éducation thérapeutique et une hygiène de vie aux diabétiques, pour équilibrer leur glycémie via une alimentation saine et une activité physique, et leur apprendre comment prévenir les complications», a-t-elle souligné.

S'agissant du pied diabétique, la spécialiste a noté que la prévention et la prise en charge à temps peuvent éviter la majorité des amputations. «Il s'agit d'adopter des gestes d'hygiène des pieds et des ongles et consulter un spécialiste pour la moindre plaie ou infection, pour éviter les complications», a-t-elle expliqué.

La cheffe de service activités sanitaires et produits pharmaceutiques à la direction locale de la Santé, Hayet Lagha, a fait savoir, de son côté, que les EPSP de la wilaya d'Oran ont pris en charge plus de 66.700 diabétiques au cours du premier semestre 2024, dont 2.700 nouveaux cas.

«Tous ces malades sont susceptibles de faire des complications. La sensibilisation sur l'importance de la prévention, que ce soit par rapport au pied diabétique ou pour les autres complications (des reins, des yeux, des vaisseaux, etc.), demeure une priorité pour préserver la santé et la vie des malades», a-t-elle déclaré.