Le chef de l'ONU Antonio Guterres, «alarmé par la récente escalade de la violence dans le nord-ouest de la Syrie» qui a poussé des dizaines de milliers de personnes à fuir, a appelé, hier lundi à une «cessation immédiate des hostilités», selon son porte-parole.
«Toutes les parties doivent faire leur possible pour protéger les civils et les infrastructures civiles, y compris permettre le passage en toute sécurité des civils qui fuient les hostilités», a ajouté Stéphane Dujarric.
«Les Syriens subissent ce conflit depuis près de 14 ans. Ils méritent un horizon politique qui les mènera à un avenir pacifique, et pas à plus d'effusion de sang», a-t-il insisté.
Au 30 novembre, plus de 48.500 personnes avaient été déplacées à Idleb et dans le nord d'Alep, dont plus de la moitié d'enfants, soit «une forte augmentation en comparaison aux 14.000 personnes» recensées le 28 novembre, a indiqué, hier lundi le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), soulignant une situation très évolutive.
«Inquiétant. Des dizaines de milliers de personnes sont en train de se déplacer», a d'ailleurs commenté sur X le patron d'Ocha, Tom Fletcher. «Des services critiques interrompus; des femmes, des hommes et des enfants craignant pour leur sécurité», a-t-il ajouté.
Les opérations humanitaires de l'ONU et de ses partenaires ont dû être «largement suspendues» dans certaines zones d'Alep, d'Idleb et de Hama, a précisé Stéphane Dujarric, notant l'impossibilité d'accéder notamment aux entrepôts où l'aide humanitaire est stockée.
«Cela a provoqué de graves perturbations pour l'accès de la population à une aide vitale», a-t-il ajouté, assurant que l'ONU était déterminée à rester sur place pour assurer sa mission d'assistance humanitaire.
Il s'est également inquiété de l'aggravation de la situation sanitaire, notamment «en raison de la présence de corps non enterrés et du manque d'eau potable».
La Syrie vit déjà l'une des pires crises humanitaires au monde, avec 16,7 millions de personnes ayant besoin d'aide humanitaire et 7 millions de déplacés, a-t-il rappelé.
APS