« La population algérienne a été décimée en grande partie par le colonialisme, et le massacre de Laghouat de 1852 en est l’un des exemples palpables et mesurables », déclare ce mercredi M. Abdelaziz Medjahed, directeur général de l'Institut national des études de stratégie globales (INESG), à l’occasion de la commémoration du 172e anniversaire du génocide de Laghouat perpétré par l’armée coloniale française.
Intervenant dans l’émission L’invité du jour sur la Chaîne 3 de la Radio algérienne, M. Medjahed explique que le colonialisme subi par l’Algérie est l’une des « pires formes de colonialisme ». « Le colonialisme de peuplement est le pire de tous, loin de lui toutes les valeurs humaines et tous les principes moraux », affirme-t-il, rappelant que le projet de la France était d’exterminer le peuple algérien pour le remplacer par des colons européens.
« La France coloniale avait utilisé tous les moyens abominables et toutes les atrocités en Algérie : enfumades, politique des terres brûlées, armes chimiques, afin d’éradiquer le peuple, d’effacer sa mémoire et son histoire. »
« Macron, un Clauzel en miniature »
Pour le directeur général de l'Institut national des études de stratégie globales, la France n’a pas changé depuis. « Ils ont enlevé le casque colonial, mais en dessous, la tête n’a pas changé », cite-t-il, affirmant que la France entretient toujours sa politique de domination, comme le prouvent chaque jour les actions menées par l’État français. Il évoque à ce propos le dernier revirement de Macron sur le Sahara occidental : « Il a enlevé le casque colonial tout en gardant ses pratiques », fustige l’invité de la Chaîne 3, qui qualifie le président français de « Clauzel en miniature ».
Interrogé sur ce changement de position de la France, M. Medjahed revient sur les relations anciennes entre le Makhzen et la France coloniale. « Il faut remonter à 1956, lorsque la France leur a accordé l’indépendance dans l’interdépendance », indique-t-il, rappelant que ce sont même les colonisateurs qui ont « confectionné le drapeau, l’hymne national et même décidé de l’emplacement de la capitale du pays ».
« Aucune armée ne pourra vaincre un peuple uni »
Citant le général vietnamien Giap, qui avait affirmé que « l'impérialisme est un mauvais élève qui n’apprend pas bien ses leçons », M. Medjahed assure qu’aucune armée ne pourra vaincre un peuple déterminé à prendre son destin en main. Les Libanais, les Palestiniens, les Sahraouis, qui se battent aujourd’hui pour leur émancipation, ne pourront pas être vaincus ni asservis par leurs oppresseurs et finiront par triompher, affirme le directeur général de l'Institut national des études de stratégie globales, qui se dit aussi confiant quant à l’émancipation de l’Afrique de la domination occidentale.