Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a mis en garde, dimanche soir contre un «cycle sans issue de représailles», après les frappes américaines contre l'Iran que l'ambassadeur iranien a qualifiées de «guerre» contre son pays sous des prétextes «absurdes».
«J'ai de façon répétée condamné toute escalade militaire au Moyen-Orient. Les populations de la région ne peuvent pas subir un nouveau cycle de destruction. Et malgré tout, nous risquons de nous engouffrer dans un cycle sans issue de représailles après représailles», a déclaré Antonio Guterres lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité demandée par Téhéran.
Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi s'est lui aussi inquiété du risque d'«expansion du conflit», appelant «à la retenue maximale».
«Nous avons une fenêtre d'opportunité pour retourner au dialogue et à la diplomatie. Si cette fenêtre se ferme, la violence et la destruction pourraient atteindre des niveaux impensables et le régime de non prolifération nucléaire tel que nous le connaissons pourrait s'effriter et tomber», a-t-il déclaré lors d'une intervention par vidéo devant le Conseil.
«Des attaques armées contre des installations nucléaires ne devraient jamais avoir lieu», a-t-il insisté, s'inquiétant des risques de rejets radioactifs.
Dans ce contexte, la Russie, la Chine et le Pakistan ont fait circuler dimanche auprès des autres membres du Conseil un projet de résolution appelant notamment à un «cessez-le-feu».
Le texte «condamne» également «dans les termes les plus forts les attaques contre les sites et installations nucléaires pacifiques» en Iran.
L'ambassadeur iranien Amir Saeid Iravani a lui appelé le Conseil à «condamner fermement les agressions flagrantes, les violations et les crimes abominables commis contre la République islamique d'Iran», à prendre des «mesures» contre les «agresseurs» pour que l'entité sioniste et les Etats-Unis soient tenus pour «entièrement responsables».
Les Etats-Unis «ont encore une fois eu recours à la force illégale, ont lancé une guerre contre mon pays, sous des prétextes absurdes et inventés: empêcher l'Iran d'acquérir des armes nucléaires», a-t-il lancé, accusant l'entité sioniste d'avoir entraîné Washington «dans une autre guerre coûteuse et injustifiée».
De nombreux Etats et organisations internationales ont fait part de leur
inquiétude suite aux frappes américaines, menées dans la nuit de samedi à dimanche contre trois installations et centres nucléaires à Fordow, Natanz et Ispahan en Iran, mettant en garde contre «une nouvelle escalade dans une région déjà fragilisée», tout en appelant «à la retenue et à la désescalade».
APS