Il n'est pas peu fréquent que certains médicaments manquent sur les étals des pharmacies. Une situation de perturbation du marché pharmaceutique constatée, notamment, durant la crise pandémique. Quelles en sont les raisons ? Quelles dispositions prises par le Gouvernement pour lutter contre ces pénuries ponctuelles ? Le Pr Kamel Mansouri, Directeur général de l’Agence nationale du médicament livre, ce mardi matin, dans l’Invité de la Rédaction de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne, quelques explications.
D'abord, le responsable rappelle l'important manque de matières premières, au niveau mondial, vécu au début de la pandémie. « Les difficultés d’importation des intrants par les producteurs nationaux pendant la crise sanitaire a perturbé la commercialisation du médicament au niveau officinal. » Pour atténuer l'impact de cette perturbation, poursuit-t-il, « l'Algérie s'est servie de ses stocks constituées de matières premières. »
Autre phénomène qui perturbe le marché selon le Pr Mansouri : des cas de rétention de quantités de plusieurs produits par certains grossistes ont été constatés « grâce aux sorties effectuées par le ministère de l’Industrie pharmaceutique. Ils ont été instruits de libérer ces quantités dans un délai de 48h.»
Le Pr Kamel Mansouri juge primordial la lutte contre la spéculation sur les produits pharmaceutiques : « les instruments utilisés sont d’abord les inspections permanentes, mais aussi la mise en place de l’Observatoire des produits pharmaceutiques, qui suit de manière hebdomadaire les stocks. »
La numérisation permet d’avoir un tableau de bord national sur l’état des stocks
En plus des mesures prises par ce département ministériel, le président de l’Agence nationale du médicament recommande le recours à la numérisation, à condition qu’elle soit réellement active. « Si les déclarations sont faites en temps voulu, nous pourrons avoir un tableau de bord national sur l’état des stocks des médicaments et des matières premières. C’est ce qui permet de réguler le marché », affirme-t-il.
pour le moment, la production nationale du médicament arrive à couvrir entre 65 et 70% des besoins. certains médicaments sont produits en excédent. « Le Gouvernement compte doubler le volume des exportations cette année », annonce le responsable, qui précise que l'Algérie vise en particulier le marché de l'Afrique de l'ouest.
La production des anticancéreux : une priorité nationale
« 2022 sera l’année de l’oncologie », clamait le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed à l’occasion de l’ouverture du Salon international de la pharmacie en Algérie (SIPHAL). Le Pr Kamel Mansouri, confirme que l’Agence nationale du médicament commence à enregistrer des anticancéreux. « Dix nouveaux produits anticancéreux ont été enregistrés récemment », souligne-t-il, rappelant que l’Algérie en produit 09 localement depuis l’année dernière.
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