Radio Algérienne
Des experts ont souligné que le discours prononcé par le Premier ministre malien à l'Assemblée générale des Nations unies, dans lequel il a attaqué l'Algérie, n'était qu'une diversion visant à masquer les échecs cuisants des militaires putschistes au pouvoir, que le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a sévèrement recadré devant la même tribune onusienne.
Les déclarations du Premier ministre malien "sont regrettables. Ce qu'il faut comprendre, c'est que cette junte nous a habitué à quelque chose. Chaque fois qu'elle se retrouve dans des situations dans lesquelles elle doit satisfaire les besoins élémentaires des populations, elle crée des ennemis artificiels", a indiqué à la Radio nationale, mercredi, Etienne Fakaba Sissoko, professeur d'université contraint à l'exil et opposant à la transition au Mali.
Il a assuré que le peuple malien, dans sa majorité, était "reconnaissant" envers l'Algérie qui a consentis d'énormes efforts en faveur de la paix et de la sécurité dans leur pays.
Il a notamment salué la réponse forte de M. Ahmed Attaf lors de son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU.
"Je suis particulièrement heureux de voir que dans son discours, le ministre des Affaires étrangères algérien, reconnaît que le peuple malien ne mérite pas la gouvernance actuelle et le calvaire qu'il (endure) par la faute malheureusement d'une junte qui s'accroche désespérément au pouvoir et n'arrive pas à produire des résultats satisfaisants pour les populations", a souligné l'intervenant.
De son côté, la chercheure au centre d'études africaines de l'université de Porto au Portugal, Isabelle Lorenco a fait observer que les militaires putschistes précipitent le Mali dans l'isolement.
"Au Mali, il faut constater que les autorités militaires cherchent avant tout à isoler le pays et la population en privilégiant leurs propres intérêts personnels. Cette stratégie, loin de renforcer la stabilité, contribue au contraire, à fragiliser la société et à accentuer les questions internes", a-t-elle expliqué.
Sur le plan international, elle a fait remarquer que le choix d'alliances des putschistes maliens "ne servent pas réellement la cause d'une Afrique unie et souveraine, mais tend à marginaliser davantage le Mali dans son environnement régional et continental".
"En définitif, l'isolement mené par les dirigeants militaires, devient en lui-même un facteur d'instabilité qui compromet l'avenir du pays".
Dans son allocution prononcée lundi lors du segment de haut niveau de l'Assemblée générale de l'ONU, M. Attaf avait affirmé que "la République du Mali ne peut être réduite à une junte qui n'envisage l'avenir de son pays qu'à travers le prisme de s'accrocher au pouvoir et de dominer son peuple".
Il a toutefois, assuré, que "la main de l'Algérie reste tendue, ses efforts demeurent constants et son réservoir de patience n'est pas, et ne sera jamais épuisé pour faire prévaloir les liens qui l'unissent à ses frères maliens, des liens qui restent inébranlables par de tels facteurs conjoncturels, malgré leurs effets néfastes et la bassesse de leurs auteurs".
Il a souligné également que ce pays frère est bien au-dessus de tous ces putschistes conspirateurs.
