Des pétitionnaires algériens intervenant, à New York, à la Quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations unies chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, ont appelé l’ONU à tenir rapidement un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
Lors de son intervention, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Saïd Ayachi, a mis l’accent sur la nécessité de respecter le droit international en organisant un référendum d’autodétermination au Sahara occidental, invitant l’ONU et la communauté internationale à se dresser face à la politique du fait accompli adoptée par le Maroc dans les territoires sahraouis.
« Le peuple sahraoui vit une tragédie immense et une injustice violente et intolérable. Le Sahara occidental est enregistré depuis 1963 à l’ONU comme territoire non autonome et il figure sur la liste des questions de décolonisation dont est saisie votre auguste commission », a rappelé le président du CNASPS.
« À ce titre, le peuple sahraoui a un droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance conformément à la résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations unies », a-t-il ajouté.
« La Cour internationale de justice, la Cour de justice de l’Union européenne et la Cour africaine des droits humains et des peuples recommandent clairement un processus de décolonisation par un référendum d’autodétermination sous la supervision des Nations unies », a-t-il rappelé.
« En violation de tous les arrêts juridiques (...), en violation de la Charte des Nations unies, en violation de la Charte de l’Organisation de l’unité africaine et aujourd’hui de l’Acte constitutif de l’Union africaine, au mépris de toutes les résolutions pertinentes (de l’ONU), le Maroc occupe (...) illégalement les territoires du Sahara occidental », a déploré l’intervenant.
« En signant l’accord de cessez-le-feu en septembre 1991, sous l’égide des Nations unies, le peuple sahraoui avait exprimé sa confiance en l’ONU (...), mais le Maroc, après avoir donné son accord, a fait volte-face. Depuis plus de 30 ans, il multiplie les manœuvres dilatoires, les blocages, les entraves, les tergiversations infinies pour empêcher toute évolution, tout développement devant mener à une solution juste et définitive conforme au droit international, respectant la volonté du peuple sahraoui », assure-t-il.
« Le Sahara occidental n’est pas le Maroc qui doit se retirer du Sahara occidental », a-t-il martelé. « La communauté internationale doit s’opposer avec force à cette violation caractérisée du droit international par le Maroc. Tous les pays doivent exiger du Maroc le respect de la Charte des Nations unies et refuser clairement que le Maroc impose la force et le fait accompli au Sahara occidental », a-t-il clamé.
Prenant la parole à son tour, le président de l’Académie des jeunes algériens, Samir Bouaziz, a tenu à rappeler le caractère colonialiste de l’occupation marocaine des territoires sahraouis tout en affirmant que Rabat « défie ouvertement la légitimité internationale » en poursuivant son occupation des territoires sahraouis.
« La poursuite de l’occupation est un crime colonial selon les normes des Nations unies », a-t-il insisté.
Les tentatives du Maroc « d’imposer le fait accompli à travers la colonisation et le pillage des ressources et la modification de la structure démographique (des territoires sahraouis) représentent des politiques colonialistes méthodiques qui s’opposent avec l’avis consultatif de la Cour internationale de justice et les décisions de la Cour de justice de l’Union européenne selon lesquels le Sahara occidental est un territoire distinct du Maroc ».
M. Bouaziz a appelé, par ailleurs, à élargir les prérogatives de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) pour lui permettre de surveiller les violations des droits humains subies par le peuple sahraoui.
« Le laxisme de la communauté internationale quant à la mise en place d’un mécanisme international efficace pour le contrôle de ces violations à travers l’élargissement des missions de la MINURSO encourage l’occupation à poursuivre sa politique de répression sans avoir à rendre des comptes », a-t-il affirmé.
Il a dénoncé, dans le même contexte, « les tentatives de certains pays de conforter l’occupation en ouvrant des représentations diplomatiques dans les territoires occupés ou en signant des accords économiques illégaux, parce qu’englobant les richesses du peuple sahraoui sans son consentement. Ces démarches ne sont pas que des prises de position politiques mais une participation active dans un crime colonial », a-t-il dit.
Il a rappelé, enfin, la priorité de la mise en place d’un calendrier clair pour la tenue du référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
(APS)