Omar Bouazouni: « Le numérique est une fenêtre de tir capable de replacer l’Algérie dans le concert des nations »

Lancé pour soutenir le développement de l’agriculture, le plan de numérisation du secteur connaît une accélération remarquable ces dernières années. L’économiste statisticien Omar Bouazouni affirme que la politique du numérique constitue une véritable « fenêtre de tir » susceptible de replacer l’Algérie dans le concert des nations sur le plan économique.
Invité de l’émission « L’Invité du jour » sur la Radio Chaîne 3, M. Bouazouni est revenu sur les recommandations issues de la dernière Conférence sur la modernisation du secteur agricole, expliquant que la mise en place d’un écosystème numérique intégré permettra de générer une croissance endogène, gage d’une hausse durable de la productivité.
Affichant une croissance de 3,6 %, le secteur agricole contribue à hauteur de 15 % du PIB national et emploie environ 2,5 millions de travailleurs – un chiffre qui atteint près de 5 millions si l’on inclut les saisonniers. Le spécialiste précise que, grâce aux outils numériques, les exploitations agricoles pourront passer d’une gestion réactive – agissant à posteriori comme un “pompier” – à une approche proactive, fondée sur la prévision, la planification et la prise de décision en temps réel.
« Le numérique et les statistiques sont essentiels pour réguler le marché et éviter les comportements routiniers où tout le monde produit la même chose au même moment, provoquant ainsi la surproduction et la non-récupération des coûts de production », souligne-t-il.
Au-delà de la planification, les outils numériques représentent également un levier majeur pour la gestion de l’eau et la lutte contre le stress hydrique. M. Bouazouni cite, à titre d’exemple, « la régulation automatique de la température et de l’humidité dans les étables grâce aux automates et à l’Internet des objets (IoT) », des technologies cruciales pour faire face aux pics de chaleur.
Selon lui, la numérisation et l’intelligence artificielle offrent de nombreux atouts, notamment dans la lutte contre les maladies, l’anticipation des besoins du marché et la structuration plus rationnelle de la production agricole.