Le ministre de l'Industrie, Yahia Bachir, a indiqué, jeudi à Alger, que son département ministériel avait entamé une opération de classification et de diagnostic approfondi des unités industrielles confrontées à des difficultés financières et de production, en vue d'améliorer leur situation et leur rendement et ce à travers l'implication de commissions d'experts qui se déplaceront vers ces unités.
Lors d'une plénière au Conseil de la nation consacrée aux questions orales, présidée par Azouz Nasri, président du Conseil, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Nadjiba Djilali, M. Bachir a précisé qu'un certain nombre d'unités industrielles connaissaient un gaspillage dans l'exploitation du foncier industriel, en plus de difficultés financières et de production, le ministère ayant procédé ainsi à leur classification afin qu'elles fassent l'objet d'un suivi particulier et d'un diagnostic approfondi par des équipes d'experts chargées de formuler des propositions concrètes pour relancer leur activité.
L'objectif de cette démarche est d'améliorer les performances, d'employer la main-d'œuvre et d'atteindre la rentabilité, notamment par la recherche de nouveaux partenariats bénéfiques pour ces unités et l'exploitation du foncier industriel excédentaire pour la réalisation de projets supplémentaires, a ajouté le ministre.
A ce titre, M. Bachir a évoqué la situation de l'Entreprise nationale de Grande menuiserie de l'Est (DIVINDUS AMM Ex GME), dans la wilaya d'El Tarf, qui enregistre une amélioration grâce à une meilleure maîtrise de la rentabilité économique et de l'autofinancement. Le plan de redressement de cette entreprise prévoit l'élargissement de ses activités à la menuiserie aluminium et plastique, ce qui permettra la création de nouveaux emplois.
S'agissant du groupe des industries agroalimentaires "AGRODIV", le ministre a indiqué que le groupe fait face à "une forte concurrence", sur un marché où il détient 20% de la production de farine, 20% de la semoule, 9% de l'huile de table et 8% des pâtes alimentaires, précisant que le groupe AGRODIV met en œuvre un programme structurel visant à contribuer à la garantie de la sécurité alimentaire nationale.
Ce programme prévoit l'approvisionnement régulier du marché national en produits de large consommation, la commercialisation à des prix compétitifs, la réhabilitation des unités de production, le renforcement de l'intégration entre les activités agricoles et industrielles, ainsi que le développement d'un centre de recherche et d'innovation pour la production d'aliments sains, outre l'établissement de partenariats scientifiques avec les universités et les centres de recherche nationaux, ajoute le ministre.
M. Bachir a également souligné que le groupe disposant d'un réseau de 420 points de vente à travers le territoire national, œuvre à renforcer ses capacités de stockage et de commercialisation, notamment dans les wilayas du Sud et les zones éloignée afin d'assurer une distribution équitable et la stabilité des prix. Le groupe développe également un système numérique de suivi du stock national des produits sensibles.
S'agissant du contrat conclu entre le groupe AGRODIV et l'Office national des œuvres universitaires (ONOU) pour l'approvisionnement des résidences universitaires en denrées alimentaires, et dont l'entrée en vigueur est prévue pour janvier 2026, M. Bachir a affirmé que les préparatifs sont en cour afin d'assurer un stock suffisant couvrant trois mois, garantissant ainsi un approvisionnement régulier des résidences universitaires.
Concernant une éventuelle contradiction entre le décret exécutif 22-300, fixant les listes des activités, des biens et services non éligibles aux avantages et la loi 22-18 relative à l'investissement, dans le volet lié aux agriculteurs, le ministre a précisé que la loi sur l'investissement accorde une grande importance au secteur agricole, inclus parmi les activités éligible au régime incitatif réservés aux secteurs prioritaires.
Dans ce sillage, M. Bachir a relevé que la condition imposée par le décret exécutif, à savoir être soumis au régime réel et disposer d'un registre de commerce, s'inscrit dans la vision de l'Etat visant à encadrer l'économie et à encourager la création d'entreprises économiques, tout en œuvrant à l'organisation du secteur agricole au sein d'établissements stables en mesure de soutenir la structure de l'économie nationale et d'en améliorer les performances.
Le ministre a ajouté que cette orientation n'excluait par les agriculteurs détenteurs d'une "carte d'agriculteur" du bénéfice des avantages fiscaux, les lois en vigueur leur permettant de déclarer leurs activités et de bénéficier des exonérations et réductions prévues.
APS
Radio Algérienne











