Conférence d'Alger : les crimes économiques coloniaux se poursuivent toujours  

المؤتمر الإفريقي حول جرائم الاستعمار بالجزائر
01/12/2025 - 16:09

Les Etats colonisateurs ont mis en place des mécanismes leur permettant d’exploiter les richesses des pays africains, même après leur indépendance, ont soutenu des experts réunis ce lundi à la Conférence internationale sur les crimes coloniaux en Afrique, organisée à Alger.

Pour les participants à un atelier dédié à cette question, les crimes coloniaux à caractère économique se poursuivent encore sur le continent africain sous différents aspects.

Idriss Attia, professeur de sciences politiques à l’Université d’Alger, a fait un lien direct entre les crimes coloniaux et les activités des multinationales opérant essentiellement en Afrique. «Ces multinationales exploitent les richesses naturelles des pays et certaines travaillent même alors que leurs contrats d’exploitation ont expiré», a-t-il assuré.

Il a attiré l’attention sur le fait que le Franc CFA en cours dans un certain nombre de pays africains, était un outil mis au point pour que ces Etats soient directement dépendant de la Banque centrale française.

Il a également signalé que les dettes, aujourd’hui très lourdes, des pays africains représentent un élément parmi d’autres visant à les mettre dans une position de faiblesse et de dépendance.

De son côté, Chukwumerijé Okéréké, directeur du Centre du Climat et développement à l’université Ndufu-Alike(Nigeria), a souligné que «l’exploitation économique de l’Afrique par les colonisateurs n’est pas qu’un fait historique, puisque ce phénomène se poursuit toujours».

D’après lui, «toute une architecture a été mise en place par les colonisateurs afin de pouvoir poursuivre le pillage des richesses du continent bien après l’indépendance des pays africains». «Cette architecture n’a pas disparu. Elle existe toujours dans le cadre de ce que l’on peut qualifier de mécanisme néocolonial», a-t-il insisté.

Hakim Adli, professeur d’histoire en Grande Bretagne, a abondé dans le même sens, soutenant qu’un nouveau système colonial est né après l’indépendance des pays africains. Il se caractérise, selon l'universitaire, par l’utilisation de mécanismes visant à exploiter les richesses du continent africain sur le long terme.

Il a lui aussi relevé le rôle des multinationales dans cette dynamique coloniale. Il ira plus loin, en assurant que les multinationales ont même alimenté un certain nombre de conflits en Afrique dans le seul but de piller davantage les richesses des pays du continent.

Les dettes imposées à ces pays représentent une autre arme employée par le néocolonialisme en vue de les dominer sur le plan économique, a-t-il dit, précisant que les institutions financières internationales recommandent régulièrement aux pays africains de s’ouvrir de plus en plus aux multinationales et à l’investissement privé étranger.

Selon lui, 60% des pays africains consacrent plus d’argent au service du remboursement de la dette qu'au développement des secteurs de l’éduction et de la santé.

APS

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APS
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