Conseils de sécurité de l'ONU et de l'UA : la Côte d'Ivoire plaide pour «une coopération plus concertée»

Paix-sécurité-Afrique
03/12/2025 - 06:49

Le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Léon Kacou Adom, a plaidé hier mardi à Alger, pour «une coopération plus concertée» entre le Conseil de sécurité des Nations unies et le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, présidé par son pays durant le mois de décembre.

«Le succès de nos opérations dépend largement de notre capacité à harmoniser nos approches, à partager l'information, à mutualiser les efforts et à opérer selon des mandats clairs et adaptés aux réalités du terrain», a-t-il expliqué dans un discours prononcé lors de la cérémonie de clôture des travaux du 12ème séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, «Processus d'Oran».

Le ministre ivoirien a affirmé que les échanges, durant les deux jours du séminaire, ont été d'une «richesse exceptionnelle» et ont permis de clarifier avec «lucidité» les principaux défis qui se dressent aujourd'hui face à la paix et la sécurité au niveau du continent.

«L'Afrique fait face à une combinaison de facteurs dont la gravité, la complexité, et l'interconnexion exigent de nous une réponse stratégique, concertée et résolument tournée vers l'avenir», a-t-il indiqué.

Il a cité, à ce titre, «le terrorisme, les rébellions armées, les ingérences extérieures, la prolifération des changements anticonstitutionnels de gouvernement, les impacts des changements climatiques, ainsi que la détérioration de la situation humanitaire».

Face à cette réalité, a-t-il poursuivi, «notre responsabilité collective est immense».

Selon M. Léon Kacou Adom, «cette réalité exige non seulement une lecture précise du contexte, mais aussi une capacité à élaborer des solutions innovantes, durables, et solidement ancrées dans les priorités africaines».

Le ministre ivoirien a appelé, dans ce contexte, à «transformer les échanges en action concrète, à développer une diplomatie d'influence ambitieuse, à consolider l'indépendance stratégique du continent et à construire ensemble une Afrique stable, prospère, souveraine et résolument tournée vers l'avenir».

Il a jugé «essentiel» de renforcer le rôle du groupe des A3+ au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, «pour influencer l'agenda international, corriger les déséquilibres persistants, et renforcer la place de l'Afrique dans les grandes négociations mondiales».

Le ministre ivoirien a fait part, par ailleurs, de l'une de ses «préoccupations centrales» qui demeure celle du financement des opérations africaines de paix et de sécurité.

«La dépendance excessive vis-à-vis des partenaires extérieurs limite notre autonomie stratégique et réduit l'efficacité de nos interventions. Et il nous appartient donc d'explorer des solutions endogènes, durables, et réalistes, basées sur la responsabilité partagée et l'appropriation continentale», a-t-il préconisé.

Il a exprimé, en outre, sa «profonde reconnaissance» et sa «grande gratitude» au gouvernement algérien pour son «soutien constant» qui a permis de faire de ce séminaire de haut niveau «un cap stratégique» de réflexion et de concertation sur les questions de paix et de sécurité en Afrique.

APS

Source
APS