« Avec ses richesses énergétiques, minières et naturelles, l’Algérie peut se transformer en un pays de relocalisation des IDE et de l’investissement de la diaspora », atteste, ce mardi, le docteur Ali Kefaifi, expert en énergie et ancien cadre dirigeant à Sonatrach.
« 2022 consacrée année économique par excellence, est une opportunité offerte et à ne pas rater », insiste l'intervenant dans l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, ajoutant que « nous accusons un retard très important en matière de réindustrialisation. »
Cette opportunité, poursuit l’invité, est aussi une chance presque divine pour rentrer dans un nouveau cycle économique mondial et régional. « Ce cycle connu en économie sous le nom de cycle de Kondratiev, auquel nous devrions nous adapter, veut que chaque 60 ans il y a ce passage du monde du monopolaire au multipolaire avec un renouveau en matière de technologie, en énergie et en environnement », explique-t-il. Et d'ajouter que « pour nous c’est une chance extraordinaire. »
Une chance, dit-il, de part son coté positif, c'est-à-dire, transformer les menaces externes en opportunités incitant à analyser, dans le diagnostic stratégique, les points forts et les points faibles. « Il y a aussi un côté non négatif (pour ne pas dire négatif, ndlr) du fait qu’on n’a pas beaucoup fait en matière d’industrialisation (ces vingt dernières années), ce qui est en soi un avantage puisque tout est à faire » démontre l’analyste Ali Kefaifi.
Et de suggérer rationnellement à faire conséquemment de la planification. Pour lui « il faut s’adapter de manière très précise, très rapide et conforme aux us internationaux. » Une manière de faire, selon lui, de rattraper le retard accumulé.
Prenant le secteur minier en exemple, M. Kefaifi indique que si nous avions 1% des réserves mondiales ça serait extraordinaire, nous serions très riches. Or, nous possédons 20% à valoriser, estime-t-il, et « c’est faramineux. »
L’orateur suggère de faire, sans patriotisme ni chauvinisme aucun, avec des codes miniers devenus codes universels de réussite, faisant allusion aux codes australien, canadien et certains pays africains proches de nous comme l’Afrique du Sud. « Alors nous avons à prendre ces codes miniers ou personne ne vient », fait-il savoir.
« Et pour ce faire, il est demandé de copier sur les modèles de ces pays qui ont réussi grâce à un code minier attractif pour faire en sorte que le dossier (d’investissement, ndlr) qui passe chez nous ne met pas dix fois plus de temps qu’il n’en met au Mali ou au Tchad, exposés de surcroit de difficultés, faisant sienne la formule « au lieu de trop réfléchir il faut s’adapter. »
La Turquie est, aux yeux de l’orateur, un autre exemple très intéressant pour l’Algérie de par leur proximité géographique. De même pour les Italiens, ajoute-t-il, car la chose en commun entre les deux pas de barrières bureaucratiques tout en ayant chacun des entreprises de familles comme Toçially. « Il faut analyser, conseille l’invité de la radio, pourquoi cette société familiale (installée à Oran, ndlr) a réussi à exporter son expertise et les point négatifs de la société nationale SNS qui essaye de se positionner depuis les années 1980 sans y parvenir. »
« Ces deux pays ont réussi par leurs tissus de PME respectifs », rappelle l’ancien dirigeant à Sonatrach, soulignant qu’avant vingt ans la Turquie n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui, notamment en pétrochimie qui a bien démarré en Algérie en 1970 et peut nous donner énormément afin de rattraper et vite cet immense retard accumulé en la matière.
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