Avec les bouleversements géostratégiques en cours et le changement climatique menaçant, la sécurité alimentaire est devenue une question de souveraineté et d’indépendance des Etats, affirme Fatoum Lakhdari, chercheuse agro-écologiste et ancienne directrice du Centre de recherche de Biskra sur les zones arides. Selon elle, l’Algérie, au-delà des efforts consentis, doit se doter d’une stratégie globale pour parvenir à un développement durable.
S’exprimant, ce mardi, dans l’émission l’Invité de la rédaction de la Radio Chiane 3, Dr Lakhdari a estimé que l’Algérie a fait de grands pas en avant en matière de sécurité alimentaire. Pour étayer son propos, elle rappelle qu’au niveau quantitatif, la ration alimentaire journalière moyenne par habitant est aujourd’hui d’environs 3 500 kilocalories alors qu’elle ne dépassait pas 1700 Kcal en 1962. Mais beaucoup reste à faire prévient-elle.
En effet, en dépit de ces résultats et de la pluviométrie appréciable enregistrée cette année, « nous devons, toutefois, rester vigilants et inscrire les stratégies agricoles dans le cadre des changements climatiques », met-elle en garde. A ce propos, elle a insisté sur la nécessité de se mobiliser pour faire face à la désertification, l’aridité, l’urbanisation anarchique et la mauvaise utilisation des sols.
L’ancienne directrice Centre de recherche de Biskra sur les zones arides plaide en faveur de l’arrêt de l’urbanisation qui avance au détriment des terres agricoles et appelle à « inverser le mouvement migratoire du nord vers le sud ».
Elle recommande, également, l’abandon de l’usage des intrants chimiques et autres pesticides dans l’agriculture pour leur substituer des pratiques agro-écologiques « que nous avons hérité de nos ancêtres ».