Toufik Berkani : « le défi est de récupérer quatre millions de toisons chaque année »  

07/07/2022 - 11:23

Face aux mutations économiques actuelles, le secteur cuire et textile, quasi laminé, essaye de s’adapter pour reprendre sa place d'antan dans le cadre de la dynamique du développement de l’industrie en la matière. Ainsi la récupération des toisons (peaux de moutons) exige comme priorité le développement de la filière.

« Pas moins de 4 millions de peaux ovines (l’équivalent de 800 millions DA) se perdent  annuellement dans la nature », regrette jeudi Toufik Berkani, président du groupe cuire et textile Gitex. Un groupe public qui en exporte 30 tonnes/an.

Convié à l’émission Invité de la rédaction de la chaine 3, de la Radio Algérienne, M. Berkani évoque le souci actuel qui est de valoriser cette peau et la travailler localement afin de satisfaire le besoin national, sachant que la filière offre un taux d’intégration de 85% et est l’une des rares filières qui produit pour l’exportation.

Le secteur subit une importante opération de restructuration

Le secteur, dit-il, subit une importante opération de restructuration qui est le fruit et la conséquence d’une réflexion qui remonte à 2017 à l’objet de développer le secteur dans le cadre des travaux dédiés à cette filière, devenue prioritaire. « l’Algérie est un pays qui dispose d’un cheptel ovin très important. Alors, nous avons jugé utile de récupérer cette peau, non seulement dans les cérémonies familiales et religieuse mais en même temps dans le cadre de réguler le marché via un réseau de collecte» ajoute-t-il.

Sachant que la qualité de la peau est cruciale pour le développement de la filière qui passe inévitablement par ce réseau, M. Berkani déplore malheureusement les 4 millions de peaux jetées annuellement dans la nature. Ce qui est, d’après lui, considéré aujourd’hui comme un défi pour les tanneurs. C’est à quoi s’attèle le groupe Gitex, grand groupe spécialisé et premier bénéficiaire de la tannerie, à se lancer dans l’industrie de la filière. « On va essayer de valoriser cette matière et récupérer cette peau pour l’industrie linéaire », fait-il savoir, tout en impliquant le citoyen et la société civile car la réussite de l’opération dépend étroitement de l’adhésion du citoyen sans laquelle c’est l’échec total.   

«Nous avons mis en circulation une flotte pour le transport des peaux vers les aires de stockage»

 Pour cela, explique le président de Gitex, un plan de communication a été établi qui consiste à la sensibilisation du citoyen, participer dans des plateaux ensuite l’édition et la production de supports de communication. « Nous avons réactivé pratiquement toutes les pages sur les réseaux sociaux à travers des messages  expliquant le mode opératoire d’arrachage des peaux de moutons surtout par ces moments de chaleur et en même temps nous avons mis en circulation une flotte pour le transport des peaux vers les aires de stockage », fait savoir l’orateur.  

Et de préciser que le ministère a lancé, cette année, un appel à travers Gitex (présent dans 20 wilayas) dont l’objectif est de toucher 28 wilayas où nous avons identifié les sites de ramassage et de collecte. « Aujourd’hui nous sommes arrivés à concrétiser un plan d’action avec les orientations ministérielles, à travers les différentes rencontres et d’autres réunions où nous avons identifié le rôle de chaque partie prenante y compris les autres départements ministériels à savoir les Affaires religieuses, l’Agriculture, l’Environnement, et les acteurs privés pour la réussite de cette collecte. », révèle-t-il, rappelant que « la campagne de 2018 a été une totale réussite ».

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