Les participants à la 46e conférence de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), qui s’est tenue vendredi et samedi à Berlin, ont réaffirmé leur soutien au droit à l'autodétermination pour l'indépendance du Sahara occidental.
La conférence, à laquelle ont pris part pas moins de 220 participants, s'est dit «consciente de la particularité du contexte actuel caractérisé par la guerre silencieuse au Sahara occidental, les tensions régionales, la crise énergétique, le changement de position du président du gouvernement espagnol et les procédures en cours devant la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE)».
Dans leur déclaration finale, les participants ont appelé «l'Organisation des Nations unies et le Conseil de sécurité à assumer leur responsabilité par l'intermédiaire de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental) pour mener le référendum au Sahara occidental comme le prévoient les accords de 1991 et 1997».
Dans le même contexte, l'EUCOCO a également appelé «la Mission onusienne à garantir le respect des droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental».
La conférence a, en outre, salué «la résistance du peuple sahraoui (...) dans les territoires occupés du Sahara occidental, tout particulièrement les prisonniers politiques sahraouis».
Elle a également salué la position «inébranlable» de l'Union africaine (UA) à l'égard des principes du droit international, en particulier du droit à l'indépendance du peuple sahraoui, comme il ressort de l'arrêt rendu le 22 septembre 2022 par la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples.
Par ailleurs, la 46e conférence de l'EUCOCO a appelé «l'Union européenne (UE) dans son ensemble, ainsi que les pays membres à soutenir sans ambiguïté la solution démocratique menant à la décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie en l'Afrique».
«II est inacceptable que le respect des droits de l'Homme soit promu et exigé selon la partie du monde où ils sont violés», ont insisté les participants, dénonçant «une politique à deux poids, deux mesures».
Unir les efforts du mouvement solidaire à travers le monde
A ce titre, la conférence a assuré que «les prochains arrêts de la CJUE donneront aux pays de l'UE en particulier et à la communauté internationale en général un rôle décisif dans le conflit du Sahara occidental», relevant que «la neutralité ne peut être une option face à l'occupation».
Au cours de leur travail, les participants, en tenant compte du contexte actuel, ont convenu des actions à mener en 2023 et les commissions de suivi de chacun des ateliers ont été renouvelées.
Ces commissions seront chargées de veiller au sein de la Task Force à la mise en oeuvre des décisions prises lors de la conférence dans quatre domaines : politique et information, consolidation de l'Etat sahraoui, ressources naturelles ainsi que droits de l'Homme et territoires occupés.
Tout cela dans l'intention de «mener une action globale qui, entre autres objectif, puisse unir les efforts du mouvement solidaire européen avec d'autres mouvements à travers le monde, continuer à soutenir la consolidation de l'Etat sahraoui et les défenseurs des droits de l'Homme dans les territoires occupés et de concevoir une stratégie pour mettre fin à l'exploitation illégale des ressources naturelles au Sahara occidental».
Il s'agit également de «renforcer l'aspect communicatif dans le but de briser le blocage informationnel et médiatique sur le conflit du Sahara occidental et mobiliser les forces démocratiques et les médias, y compris au Maroc».
Enfin, l'EUCOCO a décidé que sa prochaine édition aura lieu à Ivry-sur-Seine, en France.
APS