Le sélectionneur de l’équipe algérienne de football A’, Madjid Bougherra a déclaré vendredi à Alger que son était équipe «prête à mourir sur le terrain», pour décrocher le trophée du Championnat d’Afrique des nations CHAN 2022, à l’occasion de la finale de la 7e édition, samedi face au Sénégal, au stade Nelson Mandela de Baraki (20h30).
«Une finale ça se gagne, on se souvient uniquement des vainqueurs. Dans nos têtes, nous n’avons pas de calculs à faire, on doit gagner cette Coupe, se donner à fond, prêts à mourir sur le terrain pour notre pays. On a atteint le premier objectif, qu’on s’est fixé depuis le début. Nous sommes à 90 minutes du trophée. On a bien récupéré, on s’est bien préparé. Par rapport à la demi-finale, ça sera un match différent contre une belle équipe du Sénégal», a indiqué Bougherra, lors d’une conférence de presse tenue au stade de Baraki.
L’équipe algérienne a validé son ticket pour la finale, en atomisant le Niger (5-0) mardi au stade Miloud Hadefi d’Oran, alors que le Sénégal s’est imposé petitement devant Madagascar (1-0). Les deux sélections atteignent la finale de l’épreuve pour la première fois de leur histoire.
«Nous connaissons bien le Sénégal, nous sommes conscients de ce qu’on veut faire demain. On travaille depuis un an et demi. Le football est ingrat et dur, ça peut se résumer en un seul match. On attendait le déclic face au Niger, mais ce match peut être trompeur. Cette finale va se jouer sur de petits détails, le public nous sera d’un précieux apport .Ce sera une vraie fête et une belle affiche», a-t-il ajouté.
Interrogé sur l’ambiance qui règne au sein du groupe, à 24 heures de cette finale, l’ancien capitaine de l’équipe d'Algérie s’en réjouit. « L’ambiance est magnifique, les joueurs sont très concentrés, ils aiment réussir et progresser. Nous sommes impatients de jouer cette finale pour rendre heureux nos familles et nos supporters. De match en match, on a prouvé qu’on est une équipe qui est en train de monter en puissance. On est très contents de revenir à Baraki, on a nos repères. Tout est au vert pour jouer cette finale».
En plantant cinq banderilles au Niger, le secteur offensif des Verts, décrié avant les demi-finales, s’est réveillé. Bougherra estime que les « joueurs sont désormais en confiance». « On a remis les choses à leur place après ce match de demi-finale, ça discutait un peu du manque d’efficacité. Les joueurs sont désormais en confiance, ils ont montré qu’ils sont capables de marquer des buts».
Le coach national a refusé de comparer cette finale du CHAN, à celle de la Coupe d’Afrique des nations CAN 2019, remportée par l’Algérie face au Sénégal (1-0) au Caire (Egypte). « On n’en n'a pas parlé. Ce sont deux mondes différents et deux périodes différentes, on est dans une autre façon de communiquer avec les joueurs. Jouer une finale chez nous ça n’est plus arrivé depuis 1990. Les joueurs sont déterminés pour aller au bout de cette compétition», a encore dit le coach.
Guendouz ou Chaâl ?, «je n’ai pas encore fait le choix»
De retour d’une suspension d’un match, suite à son expulsion face à la Côte d’Ivoire (1-0), en quarts de finale, le portier du CR Belouizdad Alexis Guendouz, n’est pas sûr de retrouver sa place dans le onze. Bougherra n’a pas encore fait le choix entre lui et Farid Chaâl.
« Guendouz a bien entamé le tournoi, Chaâl a été aussi très performant, même si nous n’avons pas eu trop de situations face au Niger. Il ne faut pas oublier Rahmani, qui reste un bon gardien. Le choix va être très dur, mais c’est l’équipe nationale, chaque joueur doit être heureux pour son coéquipier. Les trois portiers sont solidaires. Il y aura un choix à faire, qui va se décider aujourd’hui. J’aurais pu prendre 23 joueurs, mais j’ai pris 28, il y a juste Loucif et Rahmani qui n’ont pas joué».
Pour Bougherra, la clé de la réussite dans ce genre de rendez-vous capital « c’est le collectif». « On est plus un collectif, même si nous avons deux à trois individualités qui peuvent nous changer le cours du match. J’insiste à dire que notre force c’est le collectif, comme le Sénégal d’ailleurs. Trop d’individualités ce n’est pas bon pour une équipe, jouer ensemble c’est la clé de la réussite», a assuré le sélectionneur algérien.
Sur un registre purement personnel, Bougherra estime que la Coupe arabe de la Fifa, remportée avec l’Algérie en décembre 2021 au Qatar, va beaucoup lui servir en vue de cette finale. « Jouer la Coupe arabe de la Fifa m’a beaucoup servi en matière de gestion des matchs. Ici à Alger ça va être meilleur, car on aura les supporters à côté de nous. Le stade sera rempli, le public va nous pousser et nous motiver, ce sera un atout important. La finale de samedi sera meilleure que celle disputée au Qatar face à la Tunisie (2-0)».
Appelé à donner son avis sur son adversaire du jour, le sélectionneur des locaux n’a pas tari d’éloges sur les Lions de la Teranga, « une équipe qui mérite d’être en finale». « Le Sénégal ? On le connait très bien, il n’y a pas d’effet surprise pour les deux coachs. Ce sera une belle finale entre deux grands pays de football en Afrique. Le Sénégal est là, il le mérite, ça va être une question d’état d’esprit. On est prêts, que le meilleur gagne».
Au vu des statistiques réalisées jusque-là par les coéquipiers du capitaine Ayoub Abdellaoui, Bougherra laisse dégager une certaine confiance et assurance à la veille de ce dernier stade de la compétition.
« Les joueurs ont battu plusieurs records durant cette compétition: nous avons fait le plein au premier tour (9/9 points), avec aucun but encaissé jusque-là, nous avons le meilleur buteur du tournoi (Mahious avec 5 buts, NDLR). Si on gagne cette finale, on sera un vrai champion. J’espère que cette demi-finale face au Niger a permis aux joueurs de se lâcher plus».
Et de conclure : «Les joueurs ont besoin de cette intensité dans le jeu, c’est là où ils sont meilleurs, c’est mon ressenti du joueur local. Je ne fais aucun souci. Ce n’est pas uniquement le Sénégal qui va nous imposer cette intensité, on le fera aussi, ce qui va rendre cette finale encore plus belle. Nous devons éviter de perdre des balles inutiles, car la force du Sénégal est la transition rapide».
APS