« Il n’y a pas eu d’instruction pour interdire les importations, bien au contraire, car l’importation est indispensable pour fournir la production nationale en intrants », affirme, ce lundi matin, Souhila Abellache, Chargée d’études et de synthèse auprès du cabinet du ministre du Commerce. Avec le ministre du Commerce, Monsieur Tayeb Zitouni, nous travaillons à dresser un état des lieux de la situation actuelle, par rapport au dispositif mis en place en 2022, pour recadrer l’importation destinée à la revente en l’état. Elle estime cet impact à -5% en 2022 par rapport à l’année précédente.
Interrogée dans l’émission Invitée de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, la responsable rappelle que les opérateurs économiques nationaux sont obligés de faire appel à des importateurs spécialisés dans la revente en l’état, car « le tissu économique algérien est majoritairement composé de petites et moyennes entreprises (PME) et que celles-ci ne sont pas en mesure d’assurer elles-mêmes leurs opérations d’importations d’intrants ». Elle affirme que le recadrage concerne ce point précis et qu’il vise davantage à organiser les importations qu’à les réduire.
La responsable estime que « l’impact du dispositif de recadrage des importations ne dépasse pas les 5% ». Chiffres à l’appui, elle explique : « nous avons clôturé l’année 2022 avec 38,99 milliards de dollars d’importations. Dans la composition des importations, il faut distinguer trois types : le chapitre équipement, qui n’a pas dépassé 1,82 milliard de dollars l’année écoulée contre 1,79 milliard en 2021, le chapitre fonctionnement, qui pèse aussi sur la balance et qui est passé de 12,49 à 13 milliards entre 2021 et 2022. Vient enfin le chapitre revente en l’état , clôturé à 14,40 milliards de dollars en 2021 contre 13 milliards et demi en 2022 ».
De 41 à 14 mille importateurs spécialisés
Toujours en chiffres, elle annonce qu’après l’assainissement des registres de commerce de classe 4 dédiés à la revente de produits en l’état, et par l’application du décret 21-94 du 09 mars 2021 qui introduit la spécialisation, le nombre est passé de plus de 41 mille à 14 mille importateurs spécialisés.
La nomenclature des produits accrédités à l’importation a également été enrichie par ce décret, explique la responsable. « On est passé de 11 à 31 groupes », avec une hausse des sous-groupes contenus dans chaque groupe, portant ainsi leur nombre à 102 conte une trentaine avant le décret. Objectif, selon elle, : « savoir qui importe quoi et dans quel domaine». Ceci permet également « d’améliorer le respect des exigences liées à l’importation de tel ou tel produit et d’atteindre une professionnalisation du métier .»
Marchandises en souffrance : « une priorité »
Concernant les marchandises en souffrance dans les ports et aéroports, la responsable affirme que le dossier est à l’étude et constitue « une priorité » pour le département. « Un comité a été installé au ministère du Commerce pour examiner tous les avis d’arrivée des marchandises en souffrance, pour lesquelles les opérateurs disposent des autorisations d’importations et accélérer leur traitement. » Elle signale l’existence d’opérations d’importations lancées sans domiciliation bancaire, ce qui est « contraire aux dernières instructions ministérielles », rappelle-t-elle. « Les dossiers seront étudié au cas par cas », prévient la responsable, qui estime « urgent » de débloquer ces marchandises pour éviter davantage de désagréments au niveau des ports et de frais d’immobilisation (surestaries) facturés en devises.