Expliquant l’enjeu majeur qui se joue entre les puissances mondiales sur le continent africain, l’ancien diplomate, Mohamed Laichoubi, s’est étalé longuement, ce mercredi, sur ce qu’il a appelé l'endiguement opéré par ces forces en course afin de rendre l’Afrique un théâtre de manœuvres et d’influences pour des intérêts croisés dans cette région.
Pour comprendre le mode de cette diplomatie dynamique, l’invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne de ce mercredi, indique que la planète est compartimentée par les grands conflits orchestrée par la triade des forces classiques en compétition autour de la mer de Chine avec la compétition des puissances USA, Europe, Japon face à la Russie et conjointement au Maghreb et le Sahel où s’opère une redistribution des cartes pour en faire le nouveau monde.
« L’Algérie a intérêt que cette redistribution des cartes ne se fasse à son détriment », ponctue M. Laichoubi ses propos ajoutant qu’« elle aborde, par conséquent, une diplomatie plus offensive, une diplomatie qui a une lecture plus dynamique et plus intelligente. »
Fort est de constater, dit-il, qu’une vaste offensive des forces économiques émergentes qui se bousculent aux cotés de la triade formée par la Chine, la Russie et l’Occident à savoir la Turquie, l’Inde, le Brésil, l’Iran et les pays du Golf qui s’invitent aussi à jouer un rôle à notre voisinage.
« Les enjeux du nouveau monde se joue dans cette région », note-t-il en précisant que « cet espace mou est à reconquérir car il renferme des sous-continents riches ». Dans le détail, l’analyste admet qu’il y a deux mondes qui s’affrontent dont l’un hiérarchisé par le monde occidental où il y a une vassalité des pays soumis : « vous exécutez, vous êtes sous-traitants et vous vous taisez : pas d’autonomie, pas d’autodétermination et pas de grands décisions ». Et là, ajoute-t-il, le Maroc s’est totalement intégré avec Israël dans cet espace, sauf que cette dernière occupe le noyau stratégique et le Makhzen occupe l’action de sous-traitant.Pour l’intervenant, la méthodologie israélienne a convaincu les occidentaux en ce sens que la leçon d’offensive à corps humains (armée, ndlr) a fait des catastrophes au Moyen-Orient et de ce fait l’option Sabra-Chatylla est abandonnée au profit d’une nouvelle s’appuyant sur certains nombre de mesures tels les printemps arabes, les révoltes pour la démocratie, les mouvements d’autonomie, c’est-à-dire mobiliser les forces de l’intérieur des pays ciblés pour les transformer d’une synergie positive en synergie négative au service de l’objectif de les faire imploser.