« Aujourd’hui, il s’exprime une volonté politique très forte de remettre le cinéma sur les rails, pour qu’il rejoue à nouveau son rôle au sein de la société, comme ça a été le cas avant lors de la guerre de libération et au lendemain de l’indépendance », interpelle, ce jeudi matin, Ahmed Bedjaoui, auteur, producteur et critique de cinéma, à la veille de la tenue des assises du cinéma se dérouleront à partir du samedi 29 avril 2023, à Alger. Le spécialiste insiste sur l’opportunité que représente l’industrie cinématographique en termes de création d’emplois.
« Il est temps aujourd’hui de faire le point sur l’apport du cinéma algérien à notre identité, à notre fierté et à notre image nationale, et de profiter de la volonté politique exprimée par le président de la République, depuis sa campagne jusqu’à présent, pour redonner au cinéma sa place », appelle ce spécialiste, dans l’invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.
Ahmed Bedjaoui rappelle que le tissu de projection était très important au lendemain de l’indépendance : « en 1962, l’Algérie disposait d’environs 450 salles de cinéma, sans compter les points de projection itinérante en 16mm, donc les algériens étaient imbibés de cinéma, ce qui a créé chez eux cet amour du 7e art et ce désir de faire des films ». Mais la nationalisation de ces structures n’a pas permis de les préserver, regrette M. Bedjaoui, qui explique également que le savoir-faire lié à cette activité a lui aussi disparu.
« Au lendemain de l’indépendance, ils étaient 5000 algériens à travailler dans le cinéma », relève le spécialiste, qui insiste sur l’opportunité que représente l’industrie cinématographique en termes de création d’emplois : « en développant le cinéma, on crée une économie ».
Ahmed Bedjaoui salue l’initiative d’organiser ces assises du cinéma, auxquelles il participera ce samedi : « c’est une initiative très louable d’avoir mené des consultations partout dans le pays et y compris auprès de la diaspora ». Le spécialiste appelle de ses vœux à un retour du cinéma algérien vers son public : « j’aimerai revoir le cinéma algérien attirer les foules comme à l’époque des vacances de l’inspecteur Tahar avec 1 millions et demi de spectateurs ou encore 1 million 200 mille entrées pour l’Opium et le bâton… »
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