Les combats au Soudan se poursuivent vendredi à Khartoum et surtout dans la région du Darfour, malgré une prolongation de la trêve conclue entre l'armée et les paramilitaires, ont rapporté vendredi des médias.
Peu avant l'expiration jeudi à minuit (22H00 GMT) d'un cessez-le-feu de trois jours qui n'a quasiment jamais été respecté par les deux camps, l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", ont annoncé avoir approuvé une prolongation de la trêve pour 72 heures.
Dans un communiqué commun diffusé à Washington, les membres du "Quad" sur le Soudan, ainsi que l'Union africaine et l'ONU, ont jugé "bienvenue" cette prolongation du cessez-le-feu et appelé à "sa pleine mise en œuvre" et "à un accès humanitaire sans entrave".
Mais depuis le début du conflit le 15 avril qui a fait également des milliers de blessés, la capitale Khartoum a été bombardée tous les jours par les avions de l'armée et l'artillerie lourde des paramilitaires. D'autres villes ont été touchées par les combats, en particulier dans la région du Darfour (ouest) à la frontière avec le Tchad.
Avocats et médecins au Soudan ont tiré vendredi la sonnette d'alarme pour le Darfour ravagé par des combats meurtriers qui ne faiblissent pas malgré la trêve.
A El-Geneina, chef-lieu du Darfour-Ouest, des combattants ont sorti "mitraillettes, mitrailleuses lourdes et machines de tirs anti-aériens" et "tirent des roquettes sur des maisons", rapporte l'ordre des avocats du Darfour.
Les violences se sont accrues après le départ des étrangers, raconte le syndicat des médecins évoquant un "massacre" ayant fait "des dizaines de morts et de blessés".
Quelque 50.000 enfants "souffrant de malnutrition aiguë" sont privés d'aide alimentaire au Darfour, avertit l'ONU qui y a suspendu ses activités après la mort de cinq humanitaires au début des combats.
"Burhane et Hemedti doivent immédiatement arrêter cette guerre stupide qui se fait sur le dos des civils partout au Soudan et en particulier à El-Geneina et Khartoum", a exhorté l'ordre des avocats.
Les combats ont provoqué un exode massif dans ce pays de 45 millions d'habitants, l'un des plus pauvres au monde.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont déjà arrivées dans les pays frontaliers, notamment l'Ethiopie à l'est et l'Egypte au nord où, selon les autorités égyptiennes, plus de 14.000 Soudanais et 2.000 ressortissants d'autres pays sont arrivés.
Au total, 270.000 personnes pourraient fuir au Tchad et au Soudan du Sud, selon l'ONU.
APS