Un premier avion d'aide humanitaire a atterri au Soudan

Un premier avion d'aide humanitaire a atterri au Soudan
30/04/2023 - 15:44

Un premier avion chargé de "huit tonnes" d'aide dont "du matériel chirurgical" a atterri au Soudan où il doit permettre "de soigner 1.500 patients" dans le pays où la plupart des hôpitaux sont hors service en raison des combats.

L'avion, à bord duquel se trouve également du personnel humanitaire, a décollé d'Amman et a atterri à Port-Soudan, ville côtière à 850 km à l'est de Khartoum où se concentrent les combats. L'espace aérien soudanais est fermé depuis 15 avril car les combats ont débuté à l'aéroport de Khartoum.

Selon le CICR, cette cargaison contient "des produits anesthésiques, des pansements, du matériel de suture et d'autres articles chirurgicaux".

Ce matériel "permettra de soigner 1.500 blessés, on espère maintenant pouvoir le livrer rapidement aux plus grands hôpitaux de Khartoum", a d'autre part affirmé à des journalistes le directeur régional pour l'Afrique du CICR, Patrick Youssef.

Mais, prévient-il, pour acheminer les secours "on a besoin de plus de garanties de sécurité à Khartoum et au Darfour", où la majorité des combats, qui ont fait plus de 500 morts en plus de deux semaines, se poursuivent.

Au Darfour, la situation est "très difficile", ajoute-t-il, "les populations se déplacent, en temps normal on les suivrait mais dans la situation actuelle c'est impossible".

Pour les médecins au Soudan, il faut surtout rétablir l'eau et l'électricité et faire sortir les combattants qui occupent certains établissements. Il faut également des solutions de rechange pour les 15 hôpitaux bombardés et des équipes pour relayer des médecins qui, pour bon nombre d'entre eux, n'ont pas cessé de travailler depuis deux semaines.

"Seuls 16% des hôpitaux fonctionnent à Khartoum selon l'ONU, la situation est catastrophique en raison du manque de médecins et du manque de matériel médical" alerte également M. Youssef qui précise que si "en temps normal, un hôpital doit être réapprovisionné tous les deux jours, en temps de guerre, surtout si comme en ce moment les hôpitaux sont pillés et attaqués, ce délai se raccourcit".

Il faut également, préviennent les médecins, trouver les ressources pour prendre en charge "12.000 malades" qui, sans dialyse dans des hôpitaux où les stocks sont vides et les générateurs en panne de carburant, "risquent de mourir".