Ils ont négligé les effets de la fatigue et de la somnolence au volant. Aujourd’hui, ils ne sont plus. Leur nombre a atteint les 667 décès en 2021, selon un rapport publié par le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE).
Campagnes de sensibilisation, orientation des agents de police et des éléments de la gendarmerie nationale, conseils des médecins, le danger demeure manifeste où l’état de fatigue des automobilistes est souvent l’un des premiers facteurs responsables de drames pourtant évitables.
Comment peut-on en arriver là ? Pour le Dr Doria Kanoun, spécialiste en otorhinolaryngologie (ORL), c’est souvent la fatigue et la consommation de certains médicaments à effet de somnolence, sans prendre en considération les prescriptions du médecin.
« Des médicaments que nous prescrivons en ORL ont parfois un effet sédatif, comme les antihistaminiques. Certaines personnes subissent des effets de somnolence et c’est pour cela que nous leur demandons de les prendre le soir », explique-t-elle. C’est ce que confirme, de son côté, le Dr Chentir Imane, pneumologue-allergologue. « Nous prévenons le patient de l’effet de la somnolence des antihistaminiques, de ne les prendre que la nuit, et parfois nous procédons à un ajustement du traitement en fonction du mode de vie du patient », soutient-t-elle.
L’apnée du sommeil : une cause inconnue
Dans ce sens, la spécialiste pointe du doigt un trouble dangereux généralement inconnu du grand public. C’est l’apnée du sommeil. Les personnes souffrant de cette pathologie, qui se traduit par la fermeture répétitive des voies respiratoires, ont tendance à ne pas avoir un sommeil réparateur.
« Quand le corps essaye de "réparer", cela cause un endormissement, parfois au volant », détaille le Dr Kanoun, en appelant les patients à ne pas prendre le volant quand ils sont en manque de sommeil.
Le conducteur est le premier responsable
En dépit des conseils des médecins et des indications du pharmacien, les conducteurs s’obstinent à faire de longs trajets. C’est ce que regrette le Dr Aziza Sadat, médecin généraliste.
« Sur chaque boîte de médicament qui a un effet de somnolence, on dessine un motif de voiture rouge, qui veut dire qu’il ne faut pas consommer ce médicament en conduisant, mais les gens ne prennent pas cela en considération et meurent parfois sur les routes », alerte-t-elle, en ajoutant que même sans médicament, les gens négligent les effets de la somnolence.
Bien d’autres causes liées au facteur humain sont responsables des décès dans des accidents de la route, telles que l’alcoolémie, la distraction et l’utilisation du téléphone portable au volant. Résultat, 2 643 morts dans 7 186 accidents de la circulation en Algérie, en 2021.
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