Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, a affirmé dans une allocution prononcée lors d'une rencontre de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), tenue lundi par visioconférence, que l'autodafé d'exemplaires du Saint Coran constituait «une provocation éhontée envers les sentiments de tous les musulmans à travers le monde».
«Les actes récurrents de profanation et d'autodafé d'exemplaires du Saint Coran que nous avons vus récemment en Suède et au Danemark, sans que les auteurs ne soient inquiétés, ni appréhendés, constituent une violation éhontée des valeurs de coexistence et de respect mutuel», a indiqué M. Attaf lors de la 18ème session extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'OCI, sur les actes d'autodafé d'exemplaires du Saint Coran dans ces deux pays.
L'Algérie condamne énergiquement «ces actes répréhensibles et abjects et rejette en bloc les tentatives récurrentes de vouloir justifier ou masquer ces attaques infâmes, sous couvert de la liberté d'expression et d'opinion», a poursuivi le ministre.
Pour M. Attaf, cette question nécessite «une action collective et une riposte ferme qui soit à la hauteur de la gravité de cet acte répréhensible et condamnable, de par son impact sur notre nation, indignée et scandalisée suite à l'atteinte à ses valeurs et ce qu'elle a de plus sacré».
Le ministre s'est interrogé sur l'essence de la liberté d'opinion et d'expression qui «doit être exaltée, elle qui est détournée pour provoquer les sentiments des autres, attenter à leurs croyances et valeurs, et profaner ce qui leur est le plus sacré», et sur «cette liberté d'opinion et d'expression qu'on nous demande de respecter sans réserve aucune, alors qu'elle sert de prétexte pour raviver la haine et nourrir le racisme, la discrimination et la marginalisation, et pour propager des messages de confrontation et de conflit».
M. Attaf s'est, en outre, interrogé sur «cette liberté d'opinion et d'expression à laquelle on nous impose de s'attacher, alors qu'elle divise au lieu de rassembler, et attise la haine et l'animosité au lieu de servir les valeurs du vivre-ensemble, de tolérance et d'entente entre les peuples et les nations».
Il a affirmé que «l'extrémisme s'agissant de l'obligation de se conformer, scrupuleusement, à la liberté d'opinion et d'expression est identique à tout autre extrémisme qui ne saurait servir d'alibi pour empêcher les crimes commis en son nom d'être châtiés, tout comme il ne pourrait être considéré comme l'un des vecteurs de la démocratie, le seul à ne pas avoir à rendre des comptes».
«La liberté d'opinion et d'expression irresponsable est loin d'être une liberté en soi, ni un droit, c'est une atteinte à la liberté d'autrui et une violation des droits des autres», a-t-il ajouté.
M. Attaf a indiqué que «notre rencontre d'aujourd'hui constitue une précieuse opportunité pour unifier notre parole, resserrer nos rangs et mobiliser tous les moyens en vue de défendre tout ce qui nous est sacré, face à ces hostilités flagrantes et campagnes viles».
«Notre organisation qui fait sienne la défense de l’Islam, des musulmans et de tout ce qui est sacré pour eux dans les quatre coins du monde, est appelée, aujourd'hui plus que jamais, à se mobiliser et conjuguer les efforts afin de riposter aux ennemis du vivre-ensemble, de la tolérance et du dialogue qui ne cessent de profaner un livre dont l'essence est faite du vivre-ensemble, de tolérance et de dialogue».
Le ministre des Affaires étrangères n'a pas omis, par la même, de présenter ces condoléances les plus sincères à la République islamique du Pakistan, suite à l'attentat terroriste perpétré sur son sol, ajoutant que «nous partageons avec les frères pakistanais leur peine et leur douleur».