Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Ahmed Attaf et la ministre des Affaires étrangères et de la Coopération est-africaine de la République-Unie de Tanzanie, Mme Stergomena Lawrence Tax ont salué «les résultats positifs» qui ont sanctionné la 5e session de la Commission mixte de coopération algéro-tanzanienne et qui «dénotent la volonté commune de poursuivre la consolidation des liens de coopération existant entre les deux pays».
Dans un communiqué commun rendu public à l'issue des travaux de la 5e session de la Commission mixte de coopération entre les deux pays, tenus à Alger, les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont exprimé leur «satisfaction des relations bilatérales excellentes entre l'Algérie et la Tanzanie dont les bases ont été établies par les dirigeants des deux pays», d'autant plus que la tenue de cette session est intervenue conformément aux orientations du Président de la République algérienne et de la Présidente de la République-Unie de Tanzanie, Mme Samia Suluhu Hassan.
Les deux ministres ont mis l'accent sur «la nécessité d'accélérer la mise œuvre des domaines de coopération convenus» et qui englobent les domaines politique et diplomatique ainsi que la défense, la sécurité, l'énergie, les secteurs économiques et socioculturels, outre l'enseignement, les sports et la jeunesse, indique le communiqué, soulignant qu'il a été convenu des moyens de dynamiser et de renforcer le partenariat entre les gouvernements et les peuples des deux pays.
Il a été également procédé, lors de la réunion de la Commission, à la signature de 6 mémorandums d'entente, de deux accords et d'un programme exécutif couvrant les domaines du commerce, de l'énergie, de l'enseignement supérieur, des archives, des arts et de la formation diplomatique, tout en mettant l'accent sur le besoin d'«une mise œuvre effective» de tous les domaines de coopération convenus.
Au plan international, les deux parties se sont félicitées de la convergence des points de vue autour des questions régionales, continentales et internationales d'intérêt commun et réitéré la volonté d'intensifier les concertations politiques et de poursuivre les efforts en vue de consolider la paix, la stabilité, le développement et les idéaux d'intégration dans le continent africain, afin de réaliser les objectifs de l'agenda 2063 de l'Union africaine (UA), ajoute le communiqué commun.
En ce qui concerne la situation au Niger, les deux ministres ont condamné «avec fermeté» le changement inconstitutionnel de gouvernement, opéré le 26 juillet dernier, et exprimé leur soutien au communiqué du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA, rendu public le 28 juillet dernier, lit-on dans le communiqué, précise que les deux ministres ont appelé, à ce propos, au retour du président légitimement élu, Mohamed Bazoum, exhortant toutes les parties à «s'engager résolument sur la voie qui mène inéluctablement au rétablissement de l'ordre constitutionnel et au retour à l'Etat de droit au Niger».
Dans un autre contexte, les deux ministres ont relevé «l'importance de s'attacher aux valeurs et aux idéaux de l'unité africaine», exhortant les pays africains à œuvrer, de concert, à la préservation de l'unité et de la cohésion de l'UA.
Ils ont également salué le rôle joué par l'Union africaine dans la résolution des conflits dans le continent, exprimant, par là même, leur inquiétude face à l'instabilité persistante dans certaines parties du continent, laquelle compromet l'agenda du développement et de l'intégration en Afrique.
Les deux ministres ont réitéré l'engagement de l'Algérie et de la Tanzanie à contribuer étroitement aux efforts de traitement des conflits en Afrique, en accord avec l'esprit du principe «aux problèmes africains, une solution africaine».
Concernant la question du Sahara occidental, les deux parties ont réaffirmé leur position commune en faveur du droit légitime et inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination, le Sahara occidental étant la dernière colonie en Afrique, affichant leur soutien aux efforts de l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour la relance des négociations, sans conditions préalables et de bonne foi, entre les deux parties au conflit, afin de parvenir à une solution politique juste, durable et acceptée par les deux parties qui consacre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'UA, précise le communiqué.
D'autre part, les deux ministres ont réitéré leur «forte» condamnation du terrorisme, sous toutes ses formes, qui «menace toujours les efforts de stabilité et de développement en Afrique», et ont convenu de continuer à œuvrer, en étroite collaboration, pour éradiquer ce fléau et faire face à ses répercussions, dont le radicalisme, l'extrémisme violent et le crime transfrontalier organisé, notamment la traite des êtres humains et tous types de trafic, de blanchiment d'argent ou de paiement de rançons pour la libération d'otages, dans l'objectif de criminaliser ce type de pratique» criminelle.
En sa qualité de Coordinatrice des efforts de l'UA en matière de lutte antiterroriste, l'Algérie «salue l'intérêt qu'accorde la Tanzanie à la lutte antiterroriste, d'autant que ce pays abrite le Centre régional de lutte contre le terrorisme, relevant de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC)», ajoute la même source.
De son côté, Mme Stergomena Lawrence Tax a salué les efforts inlassables de l'Algérie visant à maintenir la paix et la stabilité en Afrique, citant notamment sa contribution active à la mise en œuvre de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, signé à Bamako le 15 mai 2015.
S'agissant de la situation en Libye, les deux parties ont affiché leur soutien en faveur de «l'organisation d'élections transparentes et libres», sous les auspices des Nations unies, en vue de répondre aux aspirations du peuple libyen à l'édification d'un Etat démocratique, moderne, uni et indivisible, mettant en garde contre toute forme d'ingérence dans les affaires internes de ce pays.
Concernant la question palestinienne, les deux ministres ont fermement condamné les violations répétées commises par l'armée d'occupation sioniste contre des civils palestiniens, insistant sur l'impératif de traiter cette question conformément au droit international et aux résolutions onusiennes pertinentes.
Ils ont également exprimé leur soutien aux efforts de l'Etat de Palestine en vue d'obtenir la qualité de membre à part entière à l'ONU et les organisations y afférentes.
Les deux ministres ont insisté sur le besoin «d'introduire des réformes» dans le Conseil de sécurité de l'ONU, tout en réaffirmant l'appui des deux pays au processus de réformes conformément au (Consensus d'Ezulwini) et à (la Déclaration de Syrte) de l'année 2009, en vue de réparer l'injustice commise envers le continent africain.
Quant au conflit russo-ukrainien, les deux ministres se sont dits préoccupés par les impacts économiques négatifs notamment sur les pays en voie de développement, appelant à trouver une solution pacifique à la crise.
Par ailleurs, les deux parties ont souligné l'importance de «soutenir et de s'attacher à l'esprit du non-alignement et de s'entendre autour des questions internationales d'intérêt commun».
Ils ont également salué le soutien traditionnel et mutuel aux candidatures des deux pays aux niveaux régional et international.
Dans ce sillage, M. Attaf a dit apprécier le soutien de la Tanzanie à la candidature de l'Algérie au siège de membre non permanent au Conseil international de sécurité pour la période (2024-2025).
La commission mixte permanente a approuvé la tenue de sa sixième session en 2025 en Tanzanie, lit-on dans le communiqué final.