L’université algérienne opère sa mue graduelle pour s’adapter au contexte de modernité, ainsi de nouvelles filières sont créées pour la rentrée universitaire 2023-2024. Ils sont 300.000 nouveaux bacheliers qui verront pas mal de nouveautés. C’est ce qu’explique, à la radio nationale, le directeur des finances au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS), Abelhakim Djebrani.
Questionné dans l'émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, Abelhakim Djebrani a annoncé « l’ouverture de certains parcours universitaires, dont 84 nouveaux masters professionnalisant et quatre autres parcours montés dans le cadre de réseaux thématiques, avec des partenaires économiques, qui consistent dans le dessalement d’eau de mer, le traitement des eaux usées, de l’hydrogène vert et en informatique quantique ».
En plus, poursuit-il, des projets de création de nouvelles écoles nationales supérieures en cybersécurité et en technologie de pointe prévues pour l’année prochaine. « Il s’agit de l’Ecole nationale supérieure en nanoscience et en nanotechnologie et celle des systèmes embarqués », précise-t-il.
Répondant à la question de la problématique de l’employabilité, M. Djebrani indique que « cette transition passe par l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur, de l’amélioration de la recherche scientifique pour la rendre utile et par l’innovation en créant de la richesse et de l’emploi ». En somme, poursuit-il, préparer l’étudiant à se faire lui-même son parcours professionnel, non seulement à aller chercher un emploi mais en créant aussi des micro-entreprises ou des startups génératrices d’emploi.
Pour M. Djabrini, l’employabilité est désormais une dimension importante introduite dans la feuille de route du secteur de l’enseignement supérieur. « Cette transition formation-employabilité est une question transversale entre plusieurs segments du gouvernement, à savoir tous les départements ministériels, explique l’expert. Et de souligner que « le secteur travaille étroitement avec celui de l’économie de la connaissance pour booster cet élan de création de startups qui évolueront certainement en moyennes puis en grandes entreprises dans le futur ».
« Cet effort de mutation a bien évidemment un coût et l’enveloppe attribuée dans le cadre des crédits alloués », indique l’invité de la radio, expliquant que « la création d’une micro-entreprise n’engendre pas de coûts supplémentaires. « Nous œuvrons à rationaliser les dépenses », indique-t-il, révélant l’existence de 84 incubateurs au sein des universités à accompagner et encourager.
« Un projet de loi cadre est en préparation pour primer les chercheurs-encadreurs en cas de projets innovants », informe le directeur financier du MESRS. « Deux primes annuelles sont prévues pour récompenser l’effort des meneurs de projets », dit-il. A ce titre, la dotation accordée de cette année a évolué, selon lui, par rapport à l’année dernière. Elle est passé de 400 milliards DA à plus de 560 milliards DA, sans oublier, entres autres affectations les augmentations de salaires. Le budget de la recherche, poursuit le responsable financier, est passé à quelques 24 milliards DA alors que la formation de l’étudiant est passée de 300.000 DA à 350.000 DA/an avec tous ce qui a trait aux dépenses pour les personnels, le fonctionnement des services et les transferts liés aux œuvres universitaires.
Concernant les dernières vagues de recrutement, le directeur financier du MESRS, dévoile que l’opération a permis d’absorber 8000 diplômés chômeurs. Cette opération de recrutement est exceptionnelle, appuie l’orateur, précisant que c’est sur autorisation exceptionnelle de la Fonction publique. Cependant, renchérit-il, on veut revenir à la normale : le recrutement annuel de 1500 docteurs/an (y compris les salariés d’autres secteurs).
S’exprimant sur l’orientation du président de la République quant au retour graduel à l’architecture classique du système universitaire algérien, l’orateur dira que ce n’est pas un abandon du système universel LMD, mais qu'il s’agit de la réintégration de la formule ingéniorat, précisant que le secteur a prévu 18 parcours d’ingénieurs l’an passé, qui est porté actuellement à 89 parcours d’ingénieurs.
M. Djebrani n’a pas manqué de révéler l’événement majeur de l’année en annonçant la tenue des assises universitaires prévues vers la fin 2023. « Un rendez-vous important pour parler de la réforme universitaire, dans plusieurs aspects dont celui du regroupement de certaines formations et la création de pôles universitaires, entre autres ».
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