Industrie pharmaceutique : couverture du marché national à hauteur de 70% 

Aoun 19.12.2023
19/12/2023 - 09:27

Le ministre de l'Industrie et de la Production  pharmaceutique, Ali Aoun, a indiqué, lundi, que le taux de couverture du  marché national en produits pharmaceutiques fabriqués localement était de  68% et devrait atteindre 70%, soulignant que le tissu industriel local  comptait actuellement 203 entreprises de production pharmaceutique.

Le ministre a présenté ces chiffres lors d'une audition devant la  Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la  formation professionnelle de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur  l'état et les perspectives de la production pharmaceutique locale.

S'agissant de la régulation du marché et de la disponibilité des  médicaments à l'échelle nationale, le ministre a indiqué que le taux de  couverture du marché national en produits pharmaceutiques fabriqués  localement enregistré le premier semestre de 2023 était de près de 68%,  prévoyant un taux de près de 70% durant le deuxième semestre de 2023 à la  faveur de l'augmentation des capacités de production. 

Le ministre a souligné que le nombre de médicaments enregistrés dans la  nomenclature nationale des produits pharmaceutiques, dans le cadre de la  production locale, s'élevait à 3.327 sur 4.544 médicaments enregistrés,  soit 73%, faisant état d'une hausse de 300 médicaments depuis août 2022  dans le cadre de la production locale.

Concernant la disponibilité des médicaments, M. Aoun a relevé une  amélioration par rapport à la fin de 2022, où une trentaine de médicaments  étaient en rupture contre une dizaine en novembre 2023, sachant que la  plupart des problèmes de disponibilité des médicaments pour diabétiques  comme l'insuline, des collyres et des pilules contraceptives ont été  résolus.

Assurant la disponibilité des produits d'anesthésie dentaire, le ministre  a fait état de la mise sur le marché de plus de 6.850.000 doses, dont 5  millions de doses ces trois derniers mois, outre 600.000 doses qui seront  distribuées cette semaine, 1.700.000 doses en cours de dédouanement, qui  devraient être réceptionnées cette semaine, et 950.000 doses en cours de  contrôle et de dédouanement.

Il a également annoncé la réception prochaine d'un million de doses,  précisant que les services du ministère continuait de diversifier les  sources d'approvisionnement des produits anesthésiants, en plus de  l'implantation de quatre projets de production locale.

La facture d'importation de tous les types d'insuline réduite de 68  millions d'euros

Par ailleurs, et en ce qui concerne le développement du tissu industriel  pharmaceutique local, le ministre a déclaré que le nombre d'entreprises de  production pharmaceutique s'élevait à 203 entreprises, dont 189 sites de  production et 14 entreprise de production dans le cadre de la  sous-traitance.

Après avoir expliqué que sur l'ensemble des entreprises, 114 étaient spécialisées dans la production de produits pharmaceutiques, 70 dans la  production de dispositifs médicaux et 5 dans la production à la fois de  produits pharmaceutiques et de dispositifs médicaux, M. Aoun a souligné que  la priorité pour 2023 était de se tourner vers la production de médicaments  à forte valeur ajoutée qui étaient exclusivement importés, afin de sortir de la dépendance à l'importation et d'assurer une meilleure disponibilité.

Le ministre a rappelé, dans ce sens, la production effective par un groupe  national de stylos à insuline, dont l'importation coûtait environ 100  millions d'euros, le lancement par SAIDAL de la production d'insuline en  flacons, ainsi que l'octroi d'une licence à un consortium de  multinationales pour la construction d'une usine d'assemblage de stylos à  insuline, avec pour exigence l'augmentation du taux d'intégration et la  réduction des prix des intrants, ce qui permettra de réduire la facture  d'importation d'environ 44 millions d'euros et de 17 millions d'euros au titre du remboursement au niveau des caisses de sécurité sociale.

Outre les nouveaux projets à l'étude pour la production locale d'autres  types d'insuline, le ministre a rappelé que la facture d'importation de  tous les types d'insuline (stylos et flacons) avait été réduite de 68  millions d'euros au cours de la première année de la production locale,  soit une réduction de 21% par rapport à la facture de 2022, qui s'élevait à  320 millions d'euros.

Concernant les médicaments anticancéreux, M. Aoun a souligné que sur six  projets validés, deux fabricants recourent à un cycle complet de production  des formes sèches et deux autres en sont à des étapes avancées  d'inscription post-production, évoquant le lancement de la production de  formes injectables d'anticancéreux durant le 2e semestre de 2024. 

Pour ce qui est de la production de collyres et de pilules contraceptives  et de la possibilité de production d'hormones de croissance, le ministre a  fait état de l'accompagnement des fabricants locaux, à l'image du groupe  SAIDAL, pour la production d'autres types de médicaments à forte valeur  ajoutée qui étaient en rupture comme les collyres et les hormones de  croissance.

Il a cité également la réhabilitation des usines conformément aux bonnes  pratiques de production des pilules contraceptives pour atteindre de hauts  niveaux de production.

S'agissant des projets de production des matières premières, le ministre a  indiqué qu'il existait une volonté claire chez les investisseurs  de produire les matières premières des médicaments de base, comme le  paracétamol et les antibiotiques, vu leur grande importance, citant le  projet du groupe IMGSA pour la production des matières premières  nécessaires à la fabrication du paracétamol et le projet de SAIDAL avec un  partenaire indien pour la production des matières premières destinées à la fabrication des antibiotiques.

Par souci de garantir la disponibilité des médicaments et de suivre leur  traçabilité et dans le cadre de la lutte contre toute pratique commerciale  illicite comme le monopole et la vente concomitante, il était nécessaire de  développer la plateforme numérique du ministère pour assurer un encadrement réglementaire des marchés de ces produits, a souligné le ministre.

La plateforme numérique du ministère regroupe actuellement les données  relatives aux programmes de production et de réception conformément aux  programmes d'importation, outre les déclarations hebdomadaires des stocks  des producteurs et des importateurs et les quantités distribuées pour les  produits pharmaceutiques, a expliqué le ministre, soulignant que plus de  5000 déclarations hebdomadaires avaient été reçues et traitées via cette  plateforme.

Les services du ministère procèdent, par ailleurs, au traitement  hebdomadaire de près de 18.000 données numériques sur les niveaux des  stocks, les numéros des lots, le conditionnement et les niveaux des stocks  des matières premières par rapport au nombre d'unités à commercialiser, a  conclu le ministre.