Le pétrole frôle les 90 dollars, le Brent algérien a gagné plus de 28 dollars en 2021

Hausse pétrole 19.01.2022
20/01/2022 - 10:39

Le baril de Brent a frôlé mercredi les 90 dollars, porté par son élan ainsi que par le relèvement de la prévision de demande de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Pour l’Algérie, les cours du brut ont gagné plus de 28 dollars en 2021, s'établissant à 70,89 dollars le baril, soutenus notamment par le rebond de la demande de brut suite à la reprise de l'économie mondiale.

Le baril de Brent a gagné 1,06% pour terminer à 88,44 dollars, à Londres. Plus tôt, il avait atteint 89,17 dollars, pour la première fois depuis début octobre 2014.

L'AIE «  a confirmé que le marché avait l'air plus tendu que prévu, du fait d'une demande plus soutenue, malgré (le variant du coronavirus) Omicron et l'incapacité de l'Opep+ (pays de l'Opep et leurs alliés) à atteindre ses objectifs de production »  , a commenté, dans une note, Craig Erlam, analyste d'Oanda.

L'Agence a relevé de 200.000 barils par jour son estimation de demande mondiale en 2022, pour la porter à 99,7 millions de barils par jour.

« Si la demande continue à croître fortement ou que l'offre déçoit, le faible niveau des stocks et la diminution des capacités excédentaires signifie que le marché du pétrole pourrait connaître une nouvelle année volatile en 2022 », a indiqué l'AIE.

« Ces derniers jours, les événements du Kazakhstan, suivie par les développements en Ukraine et en Turquie ont renforcé les craintes du marché quant à l'offre », a rappelé Andy Lipow, du cabinet Lipow Oil Associates.

Mardi soir, une explosion dans le sud-est de la Turquie avait provoqué la fermeture de l'oléoduc entre Kirkouk (Irak) et Ceyhan (Turquie), avant son rétablissement mercredi matin.

Malgré la brièveté de la coupure, qui apparaît, en outre, avoir été causée non pas par une intervention humaine mais par la chute d'un poteau électrique, selon le gouvernorat de Kahramanmaras, la nouvelle a suffi à crisper encore un peu plus le marché.      

Les opérateurs sont maintenant tournés vers la publication, mercredi, des chiffres de stocks américains de pétrole brut, attendus en baisse de 800.000 barils, ce qui serait la huitième baisse consécutive.

« Avec le Brent tout près de 90 dollars, cela devient une cible pour le marché », prévient Andy Lipow.

Mercredi, les analystes de BNP Paribas ont estimé, dans une note, que la probabilité d'un baril à 100 dollars « augmentait. »

Le pétrole algérien a gagné plus de 28 dollars en 2021

Les cours du brut algérien, le Sahara Blend, ont gagné plus de 28 dollars en 2021, s'établissant à 70,89 dollars le baril, soutenus notamment par le rebond de la demande de brut suite à la reprise de l'économie mondiale.

Selon le dernier rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), la moyenne annuelle des prix du brut algérien est passée de 42,12 dollars/baril en 2020 à 70,89 dollars en 2021, soit une hausse de 28,77 dollars/baril (+68,30%).

Le Sahara Blend a été le troisième brut le plus cher en 2021, après l'Angolais Girassol (71,31 dollars/baril) et le Guinéen équatorial Zafiro (71,09 dollars/baril).

Le prix du brut algérien est établi en fonction des cours du Brent, brut de référence de la mer du Nord, côté sur le marché de Londres avec une prime additionnelle pour ses qualités physico-chimiques appréciées par les raffineurs.

La hausse du Sahara Blend intervient dans un contexte d'augmentation générale des prix au marché pétrolier mondial en 2021.

Le prix moyen du panier de référence l'Opep (l'ORB) a augmenté de 28,42 dollars, soit 68,5 %, en 2021, pour s'établir à 69,89 dollars/baril. 

Il s'agit de sa moyenne annuelle la plus élevée depuis 2014, selon la même source.

« Les prix ont continué d'augmenter pendant plusieurs mois consécutifs en 2021, soutenus par l'atténuation de l'offre excédentaire du marché mondial du pétrole, des fondamentaux offre/demande plus équilibrés et l'épuisement des niveaux record des stocks de pétrole », est-il expliqué dans le rapport.

Rappelant la célébration du 5ème anniversaire de la Déclaration de coopération entre les pays de l'Opep et les producteurs non-Opep en décembre dernier, l'Organisation affirme que cet accord avait joué un rôle « majeur dans la stabilisation du marché l'année dernière et la réduction de la volatilité, malgré l'incertitude concernant la demande mondiale de pétrole au milieu de l'émergence de plusieurs vagues de variantes du coronavirus. »

Sur le seul mois de décembre, le prix du pétrole algérien a baissé de 6,47 dollars pour atteindre 75,50 dollars/baril contre 81,97 dollars en novembre.

Cette baisse de 7,9% intervient dans un contexte d'incertitudes persistantes sur le marché quant à l'impact de la variante Omicron à propagation rapide, sur l'économie mondiale et la demande de pétrole.

Cette situation a tiré le prix du panier de l'Opep vers la baisse, chutant de 5,99 dollars, pour s'établir à 74,38 dollars/baril, sa valeur mensuelle la plus faible depuis septembre 2021, selon les données de l'Opep.

Le rapport de l'organisation indique, par ailleurs, que la production de l'Algérie en 2021 avait atteint 911.000 barils par jour, soit une légère hausse de 11.000 barils par rapport la production moyenne de 2020 (899.000 baril/jour).

Globalement, les pays de l'organisation ont produit 25,648 millions de barils/jour (Mbj) en 2021, contre 26,315 Mbj en 2020, selon des sources secondaires.

APS