Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Brahim Merad a affirmé, hier mardi, que la feuille de route sanctionnant les travaux de la première session de la Commission bilatérale pour le développement et la promotion des régions frontalières algéro-tunisiennes était au cœur «des priorités de l'heure».
Co-présidant la clôture des travaux de la première session de la Commission bilatérale pour le développement et la promotion des régions frontalières algéro-tunisiennes avec son homologue tunisien, M. Kamel Feki, le ministre de l'Intérieur s'est dit «satisfait des résultats de cette session qui s'est soldée par l'adoption d'une feuille de route aux contours bien définis qui renferme de véritables projets, placés au cœur des priorités de l'heure».
«Ces projets consistent notamment à mettre en place un système commun pour la prévention, la détection précoce et l'intervention pour lutter contre les feux de forêt», a précisé le ministre, expliquant que «la partie algérienne s'est engagée à faire parvenir à son homologue tunisienne, dans un premier temps, un document d'orientation avant le 10 février prochain et à accélérer le parachèvement du projet d'étude sur le développement des échanges commerciaux et économiques via les frontières entre El Taref et Jendouba, dans le cadre du programme AFTIAS».
Cette feuille de route prévoit également «l'étude d'un projet de création d'une compagnie algéro-tunisienne d'expositions qui sera chargée de l'organisation annuelle de nombre de projets au niveau des wilayas frontalières tout en contribuant à la création d'une dynamique commerciale le long de la bande frontalière», indique M. Merad.
Il s'agit également, poursuit-il, de «développer les chaînes de valeur en matière de plantes à intérêt médicinal et aromatique, de culture du figuier de barbarie et des oliviers, de viandes rouges et blanches, de produits laitiers et de légumes destinés à la déshydratation et à la conservation», outre «la création d'une zone de libre-échange commune» dans les régions de Taleb Larabi et Hazoua».
Il a également été convenu, dans le cadre de cette feuille de route de «former les stagiaires algériens dans les domaine du tourisme, de l'hôtellerie et de la pêche au niveau de l'école de tourisme d'Ain Draham et des centres de formation touristique à Tabarka», en sus «de l'échange de formation entre les wilayas d'Ouargla et de Tataouine dans les domaines de l'énergie et du pétrole du côté algérien, et des services de l'hôtellerie et du tourisme du côté tunisien».
Dans le cadre du «désenclavement» des habitants des régions frontalières, «le wali de Tébessa et celui de Kasserine ont proposé la réalisation d'études par des comités spécialisés sur la remise en exploitation de la liaison terrestre entre Tébessa et la ville de Kasserine», ainsi que «la relance de la ligne ferroviaire entre Constantine et Haïdra en Tunisie via Tébessa».
Les walis de Souk Ahras et de Kef ont également convenu «d'étudier le projet de création d'une zone d'activités économiques communes», d'autant que la wilaya de Souk Ahras dispose d'une zone d'activités économiques dans la ville de Sidi Fradj, qui est en phase finale de réalisation sur une superficie de 50 hectares comprenant soixante parcelles.
Après avoir précisé que ces axes sont «inspirés des instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et de son frère, le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed», le ministre a appelé les walis à «veiller à la mise en œuvre de la feuille de route et des projets qui y sont inclus» ainsi qu'à «surmonter tous les obstacles qui entravent leur concrétisation», tout en «intensifiant la concertation commune pour trouver les financements nécessaires».
Le ministre a également salué la décision de «tenir des réunions périodiques d'évaluation et de suivi des propositions et des projets» émanant de cette session.
Saluant le «rôle important» assuré par les corps de sécurité des deux pays, M. Merad a salué le rôle de l'Armée nationale populaire (ANP), des gardes-frontières, des douanes et autres corps de sécurité stationnées aux frontières qui «frappent d'une main de fer tous ceux qui tenteraient de porter atteinte à notre sécurité, stabilité ou notre économie».
Il a affirmé, dans ce sens, que «la coordination entre les deux pays en matière de sécurité constitue l'un des points forts que nous partageons», soulignant l'impératif de «renforcer la concertation et la coordination bilatérale» à ce propos pour «faire face aux défis sécuritaires et leurs répercussions, notamment la migration clandestine et la contrebande».
A cette occasion, le ministre de l'Intérieur a préconisé de «tenir, l'année en cours, la 1e réunion du comité de suivi issu de l'accord de sécurité signé entre les deux pays en 2017».
De son côté, le ministre tunisien de l'Intérieur a affirmé que les Gouvernements des deux pays «œuvreront ensemble pour le développement des ces régions frontalières en vue d'améliorer leur attractivité aux investissements au mieux des citoyens des deux pays.
Il a ajouté que les conclusions de cette session «sont convaincantes et susceptibles d'aboutir à la mise en place d'un plan de soutien à l'action régionale commune des wilayas frontalières algéro-tunisiennes».