L'Association de la Presse de Madrid (APM) a réitéré son soutien au journaliste espagnol d'El Confidencial, Ignacio Cembrero, qui fait l'objet d'harcèlement par le Maroc notamment après avoir soutenu que les services secrets marocains espionnaient, à travers le programme Pegasus, les détenteurs de téléphones portables espagnols, dont l'informateur lui-même.
Dans un communiqué rendu public, l'association a indiqué que "par leurs actions judiciaires, les autorités marocaines entendent intimider le journaliste pour l'empêcher, dans le libre exercice de sa profession, de continuer à dénoncer les irrégularités qu'il observe dans ce pays".
Elle rapporte que le dernier épisode de cet harcèlement exercé sur Ignacio Cembrero s'est produit après l'élargissement du procès contre le journaliste par des avocats marocains qui ont présenté une plainte sur la base d'un rapport du Département de Sécurité Nationale du gouvernement espagnol, dans lequel d'autres pays sont cités dans l'affaire de l'espionnage, mais aucune mention n’est faite du Maroc.
Le journaliste avait précédemment expliqué que "les rapports annuels du Département publiés depuis plus de 10 ans, sont souvent biaisés pour éviter de désigner des pays considérés comme +amis+ par le gouvernement espagnol".
L'APM a exigé des autorités espagnoles une action par les voies appropriées pour défendre le droit à la liberté d'expression des journalistes espagnols lorsqu'ils sont attaqués par les dirigeants d'autres Etats.
Elle a également décidé d'accorder une protection à son associé Ignacio Cembrero, rappelant, en ce sens, que le Parlement européen avait dénoncé l'intimidation et le harcèlement judiciaire exercés par le Maroc contre Ignacio Cembrero, dans une résolution votée en 2023.
De même, l'APM souligne que le 27 février dernier, le Parlement européen a approuvé une loi pour protéger les journalistes soumis à des procédures judiciaires infondées ou abusives intentées par des individus, des groupes de pression, des entreprises ou des Etats ou des agences qui cherchent à les intimider, à les réduire au silence et à les censurer par le biais de procédures judiciaires longues et coûteuses.
De son côté, la Fédération des associations de journalistes d'Espagne (FAPE) a soutenu la demande de protection faite par le journaliste et s'est jointe à la déclaration publiée par l'APM.