L’apprentissage de la poterie semble séduire les femmes à Oran, qui sont nombreuses à choisir de se former dans cet art ancestral, au cours du mois de Ramadhan.
Le «Yoga des mains» a ainsi convaincu de nombreuses femmes à Oran et ses environs à rejoindre l’atelier de l’Association de promotion de la femme rurale «Main dans la main» à la maison de jeunes de Haï Fellaoucen (ex El-Barki).
Plus qu’un simple hobby, ces femmes considèrent la poterie comme un patrimoine culturel à préserver, pérenniser et diffuser, et l’atelier est une opportunité pour elles de découvrir cet art et de façonner divers objets en terre cuite, fréquemment utilisés au cours du mois de Ramadhan, pour ajouter une touche traditionnelle aux tables de l’Iftar.
La création de cet atelier visant à pérenniser ce patrimoine est un retour à tout ce qui est naturel, conformément aux vieilles traditions algériennes. «Il s’agit de raviver cet art et de le développer dans la capitale de l’Ouest», a souligné la présidente de cette association, Mme Allou Rahou.
Les femmes rejoignent cet atelier avec beaucoup d’enthousiasme, chacune avec une motivation différente, entre celles qui considèrent la poterie comme une simple distraction et d’autres qui la perçoivent comme une potentielle activité commerciale.
Les femmes au foyer sont très présentes dans cet atelier. Elles considèrent qu’il est plus sain de recourir aux ustensiles fabriqués en terre cuite dans les usages quotidiens.
Les stagiaires, qui viennent de différents coins de la ville, passent de bons moments à façonner la pâte d’argile pour en faire des œuvres d’art, avec une exactitude et une harmonie remarquable.
L’ambiance dans l’atelier, au cours de ce mois de Ramadhan est particulière. Les femmes semblent absorbées par des gestes minutieux, rythmés par le mouvement giratoire de la tournette. Le silence et la lumière feutrée des lieux accentuent la dimension spirituelle du mois sacré dans cet espace.
Malgré la difficulté de ce travail assidu de la poterie, qui requière de la patience, de la précision, ainsi qu’une vision artistique, ces femmes semblent tout à fait à l’aise dans ce qu’elles font.
Pendant six mois, elles sont encadrées par la présidente de l’association, Mme Rahou, et une autre enseignante, Naïma Bika, dans leur apprentissage pour fabriquer des plats, des vases, et plusieurs autres ustensiles et articles de décoration.
Plusieurs types d’argile sont utilisés, la rouge, la jaune et la grise, explique Mme Rahou, ajoutant que la formation est sanctionnée par une attestation.
Une formation, quelle que soit sa durée, n’est toutefois pas suffisante pour maitriser la poterie, qui requiert un apprentissage prolongé et une recherche continue dans les méandres de cet art ancestral de tout ce qui est nouveau, pourtant renouvelable et par ailleurs indispensable, estiment quelques stagiaires, considérant la poterie comme une activité créative qui procure beaucoup de plaisir.
En plus des femmes, l’atelier de l’association «Main dans la main», donne également des cours de poterie aux écoliers, pendant les vacances scolaires, ainsi qu’aux enfants trisomiques pour les aider à développer leurs capacités.
APS