Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi a affirmé, samedi à Alger, que la réforme globale et la modernisation de la Justice, ainsi que l'ancrage de la Justice numérique figuraient parmi les principales priorités du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
Dans son allocution à l'ouverture d'une cérémonie de célébration du 60ème anniversaire de l'installation de la Cour suprême, qu'il a présidée au Centre international de conférences (CIC) «Abdelatif Rahal», sous le thème «Vers une Cour suprême numérique», M. Tabi a précisé que «la réforme globale de la Justice pour en garantir l'indépendance et la modernisation, et l'ancrage de la Justice numérique figurent parmi les principaux axes et priorités du programme du Président de la République», soulignant le souci du Président de la République de «doter la Justice de tous les cadre à même de lui permettre de relever les défis auxquels fait face le monde d'aujourd'hui avec ses mutations effrénées et complexes».
Cet intérêt «exige des magistrats d'être à l'écoute des préoccupations du citoyen, lui assurer sa sécurité juridique et trancher ses litiges dans des délais raisonnables, tout en garantissant son droit à un procès équitable et à l'équité, outre le fait de diffuser la sérénité au sein de la société et traiter, avec professionnalisme, les affaires émergentes caractérisées par leur variété et leur complexité, car, a-t-il dit, la Magistrature étant le levier de toute transformation dans la société et le régulateur de toutes ses interactions».
L'élargissement du champ des pratiques judiciaires et leur tendance à la diversité et à la spécialisation «appellent un travail incessant et assidu pour davantage d'autonomisation et une meilleure maîtrise des outils modernes», a souligné le ministre, précisant, dans ce cadre, que le secteur de la justice «a connu un progrès palpable en termes de transformation numérique de tout le système juridique intégré», ce qui a permis de «faciliter les procédures judiciaires et administratives des justiciables et des auxiliaires de Justice, au même titre. C'est là, le même intérêt qui a permis une révision du système juridique parallèlement aux autres réformes pour les mettre en conformité avec la Constitution de 2020 et les mécanismes internationaux pertinents».
Le ministre de la Justice a indiqué, en outre, que «la Justiciabilité électronique est une étape charnière de la Justice numérique qui requiert la conjugaison de tous les efforts pour se mettre au diapason de l'évolution rapide de la Justice numérique dans le monde et enrichir le travail judiciaire», relevant que la Cour suprême «est engagée dans cette démarche nationale à travers son travail assidu en matière de numérisation».
Par ailleurs, M. Tabi a indiqué que «le soixantenaire de la Cour suprême se veut une occasion pour se remémorer une étape historique du système juridique national riche en hauts faits, et les sacrifices de la première génération de ceux qui ont répondu présents à l'appel de la Patrie durant la glorieuse Guerre de libération, pour s'engager avec fermeté et dévouement sur la voie de l'édification des Institutions de l'Etat, et œuvrer avec une volonté de fer pour surmonter les circonstances de cet étape cruciale de l'histoire de l'Algérie indépendante, en jetant les bases d'une Magistrature sous-tendue par les principes de la Justice».
Et d'ajouter que les premiers magistrats, ainsi que les fonctionnaires et les avocats avaient, alors, fait preuve d'une «volonté farouche pleine et d'une forte détermination à construire les fondements des institutions judiciaires, d'autant que cette génération était soucieuse de s'acquitter de sa responsabilité nationale et historique dans l'édification d'une Justice nationale forte et impartiale».
M. Tabi a, également, précisé que l'organisation judiciaire algérienne «a franchi des étapes importantes qui ont reflété l'évolution du système constitutionnel, avant d'être couronnée par une réforme de la Constitution de 2020, où le programme de réforme de la Justice adopté par l'Etat a permis de renforcer les structures judiciaires pour rapprocher la Justice du citoyen, créer des pôles et des tribunaux spécialisés, augmenter le nombre de magistrats et de fonctionnaires et accorder un intérêt à la formation», estimant que la Cour suprême faisait «partie du processus de réforme, au vu de son rôle dans l'unification de la jurisprudence et la garantie de la bonne application de la Loi».
Lors de cette cérémonie à laquelle étaient présents de hauts fonctionnaires, des personnalités nationales et des représentants de plusieurs secteurs, ainsi que des présidents et représentants des Cours suprêmes de plusieurs pays frères et amis, un film documentaire retraçant le parcours et les missions de la Cour suprême a été projeté.
Plusieurs interventions de représentants des Cours suprêmes de plusieurs pays ont également été faites sur les expériences de leurs instances dans le domaine de la numérisation des méthodes de travail.
APS