L’apport de la recherche scientifique au développement de l’agriculture en Algérie reste toujours marginal. De l’avis du Pr Ali Daoudi, expert agronome, la création d’une synergie entre ces deux secteurs complémentaires est retardée en raison à la fois du caractère éclaté des exploitations agricoles et d'une recherche scientifique cantonnée dans le cadre académique.
Intervenant dans l’émission L’invité de la rédaction de la Radio Chaine 3, le Pr Daoudi a expliqué que « pour l’instant nous ne sommes pas dans cette configuration. D’abord, les agriculteurs sont trop petits et trop éclatés pour pouvoir exprimer une demande solvable, parce que nous n’avons pas encore une profession organisée qui peut exprimer des problèmes clairs et mobiliser des moyens pour financer en partie la recherche. En même temps, nous avons un système de recherche national plus orienté vers la recherche académique ».
L’expert déplore également la recherche permanente de solutions immédiates alors qu’on a plus besoin de stratégie à long terme. « Il faut sortir de la tyrannie du court terme », a-t-il recommandé en expliquant que « la recherche ne produit pas de solutions instantanées mais sur un temps long ».
Pour ce faire, le Pr Daoudi plaide en faveur d’une planification qui permettra de fonder une recherche scientifique « stable, rigoureuse et innovante (...) Si on veut, insiste-t-il, réellement relever le défi de la sécurité alimentaire, on ne peut pas faire l’économie d’une recherche scientifique à la fois performante sur le plan académique, mais aussi orientée vers la production de solutions appropriées à tous les territoires de l’Algérie ».
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