Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, samedi à Banjul (Gambie), que l'Algérie, qui continuera à porter les préoccupations de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et à défendre sa cause centrale au Conseil de sécurité, réitère son appel à la communauté internationale et à toutes les âmes éprises de liberté et les consciences vivantes à travers le monde à assumer leurs responsabilités en mettant fin à la tragédie humaine que subit le peuple palestinien, notamment dans la bande de Ghaza.
Dans une allocution prononcée en son nom par le Premier ministre, M. Nadir Larbaoui, lors du 15e Sommet de l'Organisation de la coopération islamique, le président de la République a affirmé que «ce que subit le peuple palestinien, notamment dans la bande de Ghaza, par l'occupation israélienne, depuis plus de six mois, est une guerre de génocide».
Il a ajouté que, «devant ces crimes», les organisations et institutions internationales «sont incapables, politiquement, d'appliquer les résolutions de la légalité internationale, notamment la Déclaration universelle des droits de l'Homme, alors qu'elles se sont toujours prévalues de leur attachement à la paix et au dialogue des civilisations entre les nations».
«L'Humanité a perdu en Palestine toute once d'humanité et de civilisation», a-t-il soutenu, ajoutant qu'«il n'y a ni loi, ni principe ni valeur ni morale».
Ce qui se passe en Palestine constitue une atteinte à la légitimité du droit international
«Ce qui se passe en Palestine occupée ne marque pas seulement la fin du droit international ou l'effondrement de l'ordre mondial basé sur des règles communes, mais constitue aussi une atteinte à la légitimité du droit international et aux droits de l'homme en tant que concepts et doctrine», a soutenu le président de la République.
Evoquant les souffrances du peuple palestinien, il s'est interrogé : «quand nous voyons, en Palestine, un occupant qui renie toutes les valeurs humaines et déshumanise et prive tout un peuple de son droit à l'existence, que reste-t-il des droits de l'homme ?».
Pour faire face à cette situation, le président de la République a appelé à «œuvrer de concert au niveau international à soutenir la lutte du peuple palestinien pour obtenir ses droits légitimes à l'établissement de son Etat indépendant avec El-Qods comme capitale», insistant sur la nécessité d'«adopter une approche plus ferme pour amener la communauté internationale à assumer sa responsabilité dans la protection du peuple palestinien contre les actes criminels et barbares dont il est victime».
Il a réitéré, à ce propos, «l'impératif de faire cesser immédiatement et de manière durable l'agression contre le peuple palestinien et de permettre l'acheminement de l'aide humanitaire vers la bande de Ghaza, à travers la mise en œuvre immédiate et de toute urgence des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, notamment la résolution 2728, mais aussi de demander des comptes à l'occupation pour ses crimes».
À ce propos, le président de la République a réitéré son appel à «la relance d'un processus politique visant à trouver une solution globale, juste et définitive à la cause palestinienne, tout en consolidant la reconnaissance internationale de l'Etat palestinien et en œuvrant à son adhésion pleine et entière à l'ONU».
S'adressant aux membres de l'OCI, le président de la République a dit : «notre responsabilité nous dicte de nous engager collectivement à défendre nos causes justes et à contrecarrer toutes tentatives de porter atteinte aux lieux saints de la Nation musulmane, à travers une action collective d'urgence par tous les mécanismes disponibles afin que notre Organisation puisse assumer sa responsabilité historique, juridique et morale dans la défense de nos lieux saints, en tête desquels la ville d'El-Qods, en proie quotidiennement à la judaïsation et au nettoyage ethnique, et la Mosquée Al-Aqsa, en proie à la profanation».
Adopter une approche globale et cohérente pour contrer l'islamophobie
Par ailleurs, le président de la République a insisté sur «la nécessité d'adopter une approche globale et cohérente pour contrer l'islamophobie, qui cible constamment et quasi-systématiquement les communautés musulmanes, et contrecarrer les tentatives de saper les fondements de la nation musulmane sous de faux prétextes, qui prennent parfois pour couverture et justification fallacieuses la liberté d'opinion et d'expression».
Le président de la République a, à ce propos, souligné «le rôle de l'Organisation de la coopération islamique et de ses Etats membres dans la consécration de l'engagement collectif à défendre les lieux saints de la Nation musulmane, à travers une action collective d'urgence par tous les mécanismes disponibles afin que notre Organisation puisse assumer sa responsabilité historique, juridique et morale», ce qui lui permettra de «contribuer au façonnement de l'ordre international, qui connaît des développements profonds et rapides, et de remédier ainsi à la marginalisation historique du groupe islamique», a-t-il dit.
Et d'ajouter : «l'engagement collectif des Etats musulmans à lutter contre l'extrémisme et le terrorisme et à bannir le discours de haine doit s'accompagner en contrepartie de la lutte contre le discours de haine et l'extrémisme ciblant les fondements de la nation musulmane, de manière à garantir la promotion des valeurs de coexistence et la culture d'ouverture et de tolérance consacrées dans la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies adoptée à l'initiative de l'Algérie».
Le président de la République appelle à la réforme de l'OCI
Sur un autre registre, le président de la République a appelé à «revoir la gouvernance de l'Organisation de la coopération islamique» et à «réaliser les réformes nécessaires conformément à la décision adoptée à l'initiative de l'Algérie», afin de «lui permettre d'atteindre ses nobles buts, de relever les défis multidimensionnels et de défendre les causes justes pour lesquelles elle a été créée, la cause palestinienne en tête».
Le président de la République a conclu son allocution en affirmant que l'OCI «se trouve à un moment charnière où elle doit assumer sa responsabilité devant l'histoire». Notre organisation «doit faire face aux dangers et relever les défis imposés par la conjoncture critique que traverse la nation musulmane et prendre les positions et les décisions qui reflètent véritablement les aspirations et les espoirs de ses peuples», a-t-il soutenu.